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L'actrice, qui a adoré tourner avec Damien Chazelle, espère que le film sera réhabilité dans le futur.

Babylon a été un vrai succès en France, où 1,5 million de spectateurs se sont déplacés pour voir la fresque de 3h de Damien Chazelle sur le passage du muet au parlant dans un Hollywood des années 1920 en pleine effervescence (et décadence). Aux Etats-Unis, en revanche, ce fut un flop monumental avec seulement 65 millions de recettes pour 80 millions de budget. 

Deux ans après, Margot Robbie, une des stars du film avec Brad Pitt et Diego Calva, est revenue sur cet échec cuisant dans le dernier épisode du podcast Talking Pictures, tenu par le journaliste Ben Mankiewicz, qui n’est autre que le petit-fils d’Herman J. Mankiewicz (le scénariste de Citizen Kane incarné par Gary Oldman dans Mank de David Fincher) et le petit-neveu du célèbre réalisateur Joseph L. Mankiewicz (ÈveLa Comtesse aux pieds nusLe Limier…). 

Et l’actrice, qui a depuis connu un succès phénoménal avec Barbie, ne s’explique toujours pas ce four. 

"Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi les gens l’ont détesté. Je me demande si dans 20 ans les gens vont se dire : ‘attends, Babylon n’a pas marché à l’époque ? C’est dingue.’ Comme quand on réalise que Les Evadés a été un échec lors de sa sortie. Comment c’est possible ?"

Margot Robbie et Damien Chazelle sur le tournage de Babylon
Paramount Pictures

Margot Robbie a d’autant plus de regret qu’elle porte en haute estime le réalisateur et scénariste de Babylon, Damien Chazelle, dont elle loue la passion et le professionnalisme.  

"Damien est si consciencieux, une des raisons pour lesquelles j’ai tant aimé travailler avec lui c’est qu’il veut toujours qu’on soit à fond. Si j’avais été une voiture il aurait voulu que je sois constamment pied au plancher. Il en voulait toujours plus. Même quand c’était seulement la préparation."

Dans Babylon, Margot Robbie incarne Nellie LaRoy, une star du muet qui transition avec difficulté vers le cinéma parlant. Son personnage est inspiré de plusieurs actrices, mais principalement de Clara Bow (photo ci-dessous), qui a notamment joué dans Les Ailes (1927), le premier long-métrage à avoir reçu l’Oscar du meilleur film. 

Premier sex symbole du Hollywood des Roaring Twenties (période qu’on appelle en France les Années folles), Clara Bow est aussi connue pour sa vie dissolue et ses frasques légendaires, notamment racontées dans le livre Hollywood Babylone qui a inspiré le Babylon de Damien Chazelle. 

Clara Bow dans Les Ailes (Wings)
Paramount Pictures

Robbie, qui a dû elle batailler avec son accent australien au début de sa carrière, raconte une anecdote à ce sujet témoignant du travail qu’elle a fourni avec Chazelle pour peaufiner Nellie :

"J’ai tellement aimé travailler avec Damien. Quand on essayait de trouver l’accent de mon personnage, je lui ai présenté 51 versions différentes. C’était comme faire un One Woman Show. A un moment il m’a dit fait Nelly comme si c’était un mélange entre Snooki de Jersey Shore et Joe Pesci (rires)

"Joe Pesci je n’y arrivais pas alors je lui ai proposé un mix entre Fran Dresher et Snooki (rires). Pour vous dire à quel point on est rentré dans le détail. J’ai fini par compter les versions que j’avais enregistrées dans mon téléphone, et il y en avait donc 51. Là j’ai dit à Damien : "ça suffit choisis-en une là-dedans". Et il a choisi la version du New Jersey.

Cette origine du New Jersey est d’ailleurs au coeur d’une scène clé du film, où Nellie fait un scandale au cours d’une fête après avoir subi le mépris de classe de convives issus de la bonne société.