L’actrice a quitté le film d’animation Luck après l’embauche du l’ex-patron de Pixar à la tête de Skydance.
Emma Thompson (Love Actually, Harry Potter 3) a récemment quitté le projet Luck, auquel elle devrait prêter sa voix, inquiète à l’idée de travailler pour John Lasseter, qui a quitté Pixar suite à des accusations de harcèlement sexuel, mais qui a été embauché dans la foulée comme directeur de la branche animation de Skydance, la boîte de production de Luck. Pour justifier cette décision, la comédienne britannique a envoyé une lettre ouverte à ses patrons, que Variety publie aujourd’hui, en anglais.
Extraits :
"Comme vous le savez, j’ai quitté la production de Luck, qui doit être réalisé par l’extraordinaire Alessandro Carloni. Cela me paraît étrange que vous et votre firme ayez pu envisager d’embaucher quelqu'un au passif répréhensible comme M. Lasseter, étant donné le climat actuel, alors que les gens qui ont votre genre de pouvoir devraient plutôt montrer l’exemple.
Si un homme a passé des décennies à commettre des attouchements inappropriés sur des femmes, pourquoi une femme voudrait-elle travailler pour lui, si la seule raison qui l'empêche de la toucher est que son contrat précise qu'il doit se comporter de manière ‘professionnelle?’
(…)
On a beaucoup parlé de donner une 'seconde chance' à John Lasseter. Sauf qu’il doit recevoir des millions de dollars pour obtenir cette seconde chance. Combien seront payés les employés de Sundace pour lui DONNER cette seconde chance ? Si John Lasseter avait lancé sa propre compagnie, tous les employés auraient eu l’opportunité de choisir ou non de la lui offrir. Mais ceux de Skydance qui ne voudront pas travailler avec lui ne l’auront pas : soit ils restent et se sentent mal, soit ils perdent leur travail. Alors que ce serait plutôt à John Lasseter de perdre SON travail si les employés ne veulent pas lui offrir de seconde chance ?
(…)
Je regrette d’avoir dû quitter ce projet, car j’adore Alessandro, je trouve que c’est un réalisateur incroyablement créatif. Mais je dois faire ce qui me paraît juste en ces temps difficiles de transition où la conscience collective s’élève.
Je sais bien que tous ces siècles de domination sur les femmes, que ça leur plaise ou non, ne va pas changer du jour au lendemain. Ou même en une année. Mais je sais aussi que si des gens comme moi ne prennent pas position, il est très peu probable que les choses changent assez vite pour que la génération de ma fille soit à l'abri."
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