Jean-Pierre Bacri dans Un air de famille
Téléma Productions

Le réalisateur d’Un air de famille s’est fendu d’un très beau texte.

Il y a 25 ans, Cédric Klapisch signait l’adaptation au cinéma d’Un air de famille, la pièce écrite et interprétée par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Une réussite totale qui avait conquis le public (près de 2,5 millions d’entrées) et obtenu une pluie de nominations au César, avec trois prix à la clé : meilleurs seconds rôles pour Jean-Pierre Daroussin et Catherine Frot, et meilleur scénario pour le trio Klapisch/Jaoui/Bacri. 

S’il n’a pas eu l’occasion de retravailler avec Jean-Pierre Bacri par la suite, le réalisateur de l’Auberge Espagnole n’en a pas moins été marqué par la disparition de l’acteur et scénariste. Et, alors que la plupart de gens du milieu lui ont rendu hommage dans la foulée de l’annonce de son décès, c’est une semaine après que Klapisch y est allé du sien, dans une lettre ouverte à son ami qu’il a partagée lundi sur son compte Facebook. 

Jean-Pierre Bacri : "Les histoires où tout le monde va très bien ne m'intéressent pas"

"Je pense que tu n’aurais pas beaucoup aimé ta mort…", assène d’entrée le cinéaste, estimant que ce concert de louanges aurait gêné Bacri, tout en se rappelant à la personnalité du comédien, souvent caricaturé pour sa mauvaise humeur. A tort, selon Klapisch : "Pour moi, tu n’étais pas râleur ou bougon, tu étais un révolté… Ça n’a rien à voir. Ce que les gens appelaient tes 'coups de gueule' était la partie visible d’un mal-être irréductible qui faisait qu’organiquement tu détestais les 'gens connus' et les gens de pouvoir."

Pour Klapisch, Bacri était un "vrai homme de gauche", un débatteur qui avait le "goût des autres", pas un vulgaire polémiste, et un homme de théâtre et de cinéma au talent rare : "J’ai eu l’infini privilège de vous côtoyer dans le travail, Agnès et toi, et voir de l’intérieur les magnifiques rouages du moteur qu’avait votre couple créatif. Je ne te remercierai jamais assez pour ces moments qui m’ont tellement éveillé et fait grandir."

Vous pouvez retrouver l’intégralité de la lette de Cédric Klapisch ci-dessous :