Un homme et une femme
Les Films 13

Aujourd’hui, dans Place au cinéma sur France 5, Dominique Besnehard nous présente Un homme et une femme de Claude Lelouch.

Une palme d’Or, deux Oscars, trois Golden Globes et des chabada bada pour l’éternité : tout ça a failli ne jamais arriver. En 1965, Claude Lelouch n’a convaincu personne. Son cinquième film, Les grands moments est refusé au Festival de Cannes par Maurice Rheims qui dit au producteur : "Comment avez-vous eu le culot de nous envoyer une merde pareille ?" le distributeur refuse de sortir le film.

C’est ce que révèle le cinéaste dans un livre d’entretiens très complet, Claude Lelouch mode d’emploi de Yves Alion et Jean Ollé-Laprune (éditions Calmann-Lévy). Le jeune réalisateur ne se voit pas se relever d’un tel échec. Déprimé, il roule à vive allure vers Deauville. Sans but. Arrivé au bord des planches, il se gare et s’endort. Epuisé. Le soleil le réveille et lui offre la vision d’une jeune femme sur la plage avec un jeune enfant et un chien. Que fait-elle là si tôt ? Quelle est son histoire ? L’imagination de Claude Lelouch tourne à 100 à l’heure alors qu’il marche vers cette femme sur la plage déserte pour voir son visage. A peine arrivé à mi-chemin, il fait demi-tour pour coucher ses hypothèses sur le papier. Un homme et une femme était né.

La filmo de Lelouch résumée en cinq couples

Reste à trouver de quoi financer cette histoire. "J’étais tricard chez les producteurs au vu de mon parcours semé de bides", raconte Lelouch. Un ami lui propose de filmer le Tour de France. Il gagne ainsi 100 000 francs. Il en faut 5 fois plus pour faire le film ! Qu’importe, Lelouch se lance avec une équipe réduite et deux comédiens (Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant) qui se méfient de lui. "Mes succès commencent toujours par des échecs", commente le cinéaste. Et quel succès !