Soixante ans de carrière, qui dit mieux ? A 88 ans, l’acteur n’a rien perdu de sa verve. Ni sur le plateau de Stéphane Bern, qui lui consacre la première de sa nouvelle émission Tous vos amis sont là, ni face à nous, public. L'occasion de revivre en images les meilleurs rôles de Michel Galabru.Si le canapé n’est pas rouge, comme chez Drucker, mais blanc, il invite tout autant à la confidence. Nous avons assisté à l’enregistrement de la nouvelle émission de Stéphane Bern.Sur le plateau pour la première, une pointure ! Au compteur, quelque 250 films et téléfilms pour le héros de Papy fait de la résistance ! "Pourquoi attendre que les gens de talent soient morts pour leur rendre hommage ?" lance l’animateur. D’autant qu’à 88 printemps, Michel Galabru se montre on ne peut plus vivant. Quand il parle de ses débuts dans Un Linceul n’a pas de poche, il ne se gêne pas pour remettre gentiment à sa place le réalisateur Jean-Pierre Mocky : "Souviens-toi, tu m’avais promis un autre film, et tu ne m’as jamais rappelé."A ce petit jeu de la vérité, Marthe Mercadier, qui lui a donné la réplique dans la pièce La Poule aux oeufs d’or, ne fait pas dans la dentelle, prétendant qu’il a essayé de séduire une belle Italienne en tournée à Lyon. "Elle raconte n’importe quoi !" lance Galabru au producteur de l’émission, Philippe Thuillier, après l’enregistrement. Un passage coupé au montage. La saga des Gendarmes est longuement évoquée : "On s’amusait comme des fous sur les tournages. Mais à l’écran, je trouvais ça d’une débilité profonde, avoue l’acteur. J’en ai tourné des sombres merdes !" L’ancien cancre sorti 1er prix du Conservatoire d’art dramatique de Paris est aussi honnête que modeste. Heureusement, Jean Rochefort revient sur sa brillante incarnation du Georges Dandin de Molière pour la Comédie Française, en 1954. Et, dans la loge, crie son admiration : "Il ne s’arrête jamais. Quel personnage !"Stéphane Bern nuance : "Galabru est un clown triste, généreux avec sa famille et son public. S’il monte encore sur scène, c’est pour eux." Le présentateur connaît la face cachée de l’acteur. Notamment le fait qu’il ait fréquenté des filles de joie. "Avec mon physique, il fallait bien que je paye !" assure Galabru.Sa vie foisonnante laisse Stéphane Bern pantois. A la fin de l’enregistrement celui-ci avoue : "J’étais comme un enfant qui rencontre son héros."Caroline DOUTEAU, journaliste à Télé 7 Jours.
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