Anna Magnani est une actrice italienne, née le 7 mars 1908 à Rome. Abandonnée par sa mère, elle est prise en charge par sa grand-mère qui l’envoie dans un couvent.Anna Magnani suit des cours à l’Académie d’art dramatique de Rome et se lance dans une carrière au théâtre, sous la houlette de Silvio d’Amico. Pour gagner sa vie, elle chante et danse dans des cabarets, jusqu’à ce qu’elle fasse une rencontre décisive qui chamboulera sa vie. Elle fait la connaissance d’Antonio Gandusio qui lui suggère de se tourner vers le cinéma. Sans plus tarder, elle fait sa première apparition, en 1927, dans Scampolo, un film muet d’Augusto Genina. Suit son premier grand rôle dans La Prisonnière des Ténèbres (1934) de Nunzio Malasomma. pagebreakEn 1936, elle apparaît dans La Cavalerie héroïque de Goffredo Alessandrini, son époux. Mais c’est en 1941 qu’Anna Magnani voit sa carrière prendre son envol suite à sa rencontre avec le grand Vittorio De Sica, qui lui offre le rôle de Teresa Venerdi dans Mademoiselle Vendredi. De Sica permet à la jeune actrice romaine de se faire connaître auprès du public et des professionnels du métier. Sa prochaine collaboration se fait avec un autre monstre sacré du septième art, le maître du cinéma néoréaliste italien Roberto Rossellini. Celui-ci la fait jouer dans Rome, ville ouverte (1945), où elle incarne Pina, une résistante italienne du temps de la Seconde Guerre mondiale. Grâce à sa prestation, digne des plus grandes actrices dramatiques, Anna Magnani remporte le Ruban d’Argent du Meilleur Second Rôle féminin. Elle se fait désormais appeler La Magnani.pagebreakEn 1947, elle s’essaie à l’écriture pour le cinéma en cosignant le scénario du drame Honorable Angelina, réalisé par Luigi Zampa et dans lequel elle tient le rôle-titre. Elle renouvelle l’expérience cinq années plus tard avec Les Chemises rouges, mis en scène par Goffredo Alessandrini. Outre son travail de scénariste, Anna Magnani y prête ses traits à Anita Garibaldi, l’épouse brésilienne de Giuseppe Garibaldi.À partir de là, tout s’accélère pour la comédienne, qui enchaîne les tournages pour le petit et grand écran et se voit confier de grands rôles par les réalisateurs les plus connus de l’époque. Parmi eux, Rossellini refait appel à elle pour son film Le Miracle (1948). À l’époque de Rome, ville ouverte, Anna Magnani et Rossellini entretiennent une liaison amoureuse, jusqu’à ce que celui-ci la quitte pour Ingrid Bergman. En 1951, elle tourne pour Luchino Visconti dans Bellissima. Deux ans plus tard, c’est Jean Renoir qui la dirige dans Le Carosse d’or. pagebreakEn 1955, sous la direction de Daniel Mann, elle campe le personnage de Serafina Delle Rose dans La Rose Tatouée, une adaptation du roman éponyme de Tennessee Williams, son fidèle ami. Sa performance mémorable lui vaut l’Oscar de la Meilleure Actrice. La Magnani vient d’atteindre un nouveau statut, celui de star hollywoodienne. Très vite, de grands cinéastes américains la sollicitent et s’arrachent son talent. Elle tourne notamment pour George Cukor dans Car sauvage est le vent (BAFTA Film Award de la Meilleure Actrice Étrangère et Ours d’Argent à Berlin), pour Sidney Lumet dans L’Homme à la peau de serpent (1959) et pour Stanley Kramer dans Le Secret de Santa Vittoria (1969). Elle n’oublie pas pour autant son Italie natale et ses talentueux cinéastes. En 1960, elle tourne pour Mario Monicelli dans Larmes de joie, puis prend part à Mamma Roma (1962) de Pier Paolo Pasolini. Son dernier film sera Fellini Roma de Federico Fellini en 1972. Le Maestro la fait jouer son propre rôle.Le 26 septembre 1973, Anna Magnani s’éteint à Rome, suite à un cancer du pancréas. Comme toutes les figures légendaires du cinéma, elle a droit à son étoile sur le Hollywood Walk of Fame et de nombreux films et livres lui sont consacrés.