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Canal Plus Séries diffusera, mardi 23 décembre, l'ultime épisode de la saison 4 d'Homeland marquée par un changement de braquet salutaire. Elle se termine de manière inattendue et émouvante. Review (attention aux spoilers).

Review de l'épisode 12 et dernier épisode de la saison 4 de la série Homeland, « Long Time Coming ». Attention aux spoilers.Homeland peut encore surprendre. Elle l'a plusieurs fois montré cette saison et pousse encore plus loin la démonstration dans son final qui déjoue toutes les attentes et en paraîtrait, à première vue, presque décevant. A première vue seulement. N'allez pas chercher une dernière heure qui irait crescendo pour confondre l'espion révélé à la toute fin de l'épisode précédent. La traque nerveuse d'Haqqani est déjà loin. Il n'y a pas, non plus, de cliffhanger explosif qui surgit à la dernière minute pour relancer les paris à la prochaine saison. Tout est étrangement calme, undertone, contemplatif d'un temps passé empli de regrets et d'un idéal brisé. Tout à l'image de sa scène d'ouverture où, rentrée aux États-Unis, Carrie (Claire Danes) se recueille devant les affaires de son père disparu. Et raccord avec sa scène finale, twist sourd et étouffant.« Long Time Coming » (l'épisode porte plutôt bien son nom) se déroule loin du guêpier pakistanais et opère un retour radical aux affaires courantes. Les obsèques du paternel forment le cœur de l'épisode, par ailleurs dédié à James Rebhorn, dont la figure est omniprésente, certaines scènes rendant directement hommage à l'acteur disparu. Pour poser les bases de la saison 5, les scénaristes font entrer en scène la mère de Carrie (Victoria Clark) qui fait irruption dans la vie de la jeune femme après quinze ans d'absence en traînant un passé qui devrait refaire parler de lui mais qui a du mal à trouver sa place en fin de saison. Ajoutant à cela les éternels dilemmes de cœur avec Quinn (qui décide soudainement de partir en mission secrète en Syrie faute d'obtenir les réponses qu'il attendait), le final se trouve un peu empesé.C'est un choix appuyé pour rééquilibrer la balance après des épisodes remuants, en s'attardant sur les états-d'âme de son héroïne, dans une saison où elle est apparue plus forte, sûre d'elle et dont les certitudes et les repères viennent à nouveau de voler en éclats. La non-résolution de « l'affaire Dal Adal » comme elle était attendue est des plus percutantes. Homeland arrive finalement au terme d'une saison qui aura su se réinventer en resserrant le cadre sur ce par quoi la série a commencé : Carrie Mathison, Saul Berenson et l'atmosphère délétère d'une série rongée par la paranoïa entretenue par la lutte contre le terrorisme et des chimères jamais lointaines qui continuent de hanter l'Amérique. Les faux-semblants y sont légion (la vraie-fausse disparition d'Haqqani, la trahison de Dennis Boyd, le double-jeu de Dar Adal) jusqu'au retournement de veste de Saul, prêt à renier ses idéaux pour retrouver une place au soleil... à moins qu'il ne s'agisse d'une énième manœuvre.Homeland saison 4. Mardi 23 décembre à 20h50 sur Canal+ Séries.