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L’ultime saison du polar mélancolique, Cold Case stoppé il y a deux ans aux USA, faute d’audience, a souffert de sévères réductions de budget et du phénomène d’usure. Autopsie de cette dernière production diffusée actuellement sur France 2, retour sur la saison 7 avec Télé 7 jours

L’ultime saison du polar mélancolique, Cold Case stoppé il y a deux ans aux USA, faute d’audience, a souffert de sévères réductions de budget et du phénomène d’usure. Autopsie de cette dernière production diffusée actuellement sur France 2, retour sur la saison 7 avec Télé 7 joursCe soir, sur France 2, le meurtre en 1991 d’une adolescente rappeuse, placée dans une famille d’adoption avec sa petite sœur, n’a jamais été élucidé. La détective Lilly Rush, interprétée par la frêle Kathryn Morris, rouvre le dossier (épisode de 20 h 35). La saison 7 inédite de Cold Case applique les mêmes recettes, qui ont fait son succès : une ambiance lacrymale (Lilly est très en empathie avec l’entourage des victimes), des flashbacks stylisés et une bande son nostalgique avec les tubes de l’année où le crime a été commis. Hélas, cette saison finale fonctionne beaucoup moins bien. Ça va, ça vientLilly Rush ferait mieux d’enquêter sur l’étrange planning de ses collègues à la crim’ de Philadelphie ! Après avoir été mutée ailleurs, la flic Kat Miller revient, sans explication, dans l’opus de 20 h 35. Elle n’apparaît pas dans six épisodes de la saison 7. Idem pour deux autres membres de la brigade, les inspecteurs Will Jeffries et Nick Vera. Coupes de budget obligent, les producteurs ont fait alterner les acteurs d’un épisode à l’autre. L’équipe est au grand complet dans seulement quatre volets, les n°1, 2, 17 et 22. Tant pis pour la cohérence du récit !Bon sang mais c’est bien sûr !Que ce soit des affaires revisitant l’Histoire des USA (Woodstock en 1969, la guerre des gangs de Chinatown dans les années 1980), ou s’attachant à un milieu particulier (le catch, le cirque…), le procédé de Cold Case est désormais connu. Le coupable, très souvent la personne la moins suspectée, figure parmi les premiers interrogés. Les scénaristes ont-ils manqué d’inspiration ?Lilly pète les plombsA la fin de la saison 6, Lilly Rush avait failli mourir dans un accident de voiture provoqué par Moe Kitchener, l’assassin présumé d’une affaire en cours. Libre, il attend son procès.Pour se venger, notre héroïne se met à le harceler. Ce jeu pervers entre eux connaîtra un dénouement sanglant dans l’épisode 14. Dommage que ce fil rouge n’ait été exploité que dans cinq épisodes, Kathryn Morris et Daniel Baldwin nous livraient là une belle partition.Lilly, côté vie privée Pas facile pour Lilly de vivre une love-story stable avec un flic des stups en mission d’infiltration. Son cher Eddie (Bobby Cannavale) va s’avérer insaisissable. Par ailleurs, elle a du mal à renouer avec son père qui l’a abandonnée enfant. Quant à Christina, sa sœur junkie, elle sera au cœur du double épisode final. On regrette que ces trois intrigues n’aient pas davantage été mises en avant tout au long de la saison.Les histoires des autresLes scénaristes ont imaginé des intrigues personnelles. Ainsi, Nick Vera a des ennuis de santé, Kat Miller flirte avec un substitut du procureur et Scotty Valens découvre que sa mère lui a caché avoir été victime d’une agression.Musique, musiqueLa B.O. est toujours aussi soignée avec des titres de Earth Wind and Fire, Coldplay, Bob Dylan, Pink Floyd, U2. Bouquet final : des chansons 100 % Rolling Stones (Slave, Undercover of the night, Winter…) – une première dans l’histoire de la série –, pour la conclusion.Emmanuel Ducasse / Télé 7 jours