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En milieu de semaine dernière, Pola Kinski, 60 ans, dévoilait que son père, la star torturée du cinéma allemand Klaus Kinski (décédé il y a plus de vingt ans), avait abusé d'elle pendant près de quinze ans.La comédienne de théâtre a en effet confié que le mythique acteur de Aguirre, la colère de Dieu et de Fitzcarraldo, deux mythiques films de Werner Herzog, l'avait violée entre ses 5 ans et ses 19 ans.Aujourd'hui âgée de 60 ans, Pola a décidé de se confier pour vivre mieux et de se raconter dans un ouvrage intitulé Kindermund (soit littéralement Bouche d'enfant, car la vérité sort de la bouche des enfants), une biographie tirée à 50 000 exemplaires dans laquelle la comédienne raconte en 271 pages comment sa star de père a abusé d'elle pendant son enfance et son adolescence.Sa demi-sœur, la star Nastassja Kinski, héroïne de Tess et de Paris, Texas, soutient naturellement Pola et s'est dit "profondément bouleversée" en apprenant cette histoire qu'elle ignorait. L'actrice a ainsi confié son désarroi dans une lettre publiée par le journal allemand Bild : "C'est un moment difficile pour moi. Je suis aux côtés de ma soeur, je la soutiens. Je suis profondément bouleversée. Mais je suis aussi fière de la force qu'elle a eue d'écrire un tel livre. J'en connais le contenu. J'ai lu ses mots. Et j'ai pleuré longtemps. (...) Ma soeur est une héroïne. Car elle a le courage de libérer son âme et ainsi son avenir du poids du secret."Ces quelques jours auprès de sa demi-sœur ont également ravivé des souvenirs enfouis chez l'actrice, puisque ce week-end, Nastassja a accusé à son tour son père d'avoir tenté d'abuser d'elle à plusieurs reprises alors qu'elle était mineure.Dans un entretien au même journal Bild, paru le dimanche 13 janvier, l'actrice de 51 ans déclare ainsi quant à Klaus Kinski : "C'était un tyran. Je peux à peine me souvenir que nous nous soyons assis ensemble à la même table." Nastassja va jusqu'à avancer que si elle en avait la possibilité aujourd'hui, elle voudrait "l'envoyer en prison." "Quand il est mort (il y a 22 ans, ndlr), certaines personnes m'ont dit qu'elles étaient désolées. Moi, je ne l'étais pas", poursuit-elle dans sa lettre publiée hier, dans l'édition dominicale du quotidien.Même si elle admet qu'il ne l'a jamais "techniquement" violée, Nastassja confie qu'il "a toujours essayé" : "Il m'a toujours trop touché, il m'attirait tellement contre lui que je pensais que je n'allais pas pouvoir me dégager. A l'époque, j'avais 4 ou 5 ans et nous vivions à Munich. (...) J'ai senti instinctivement qu'il ne s'agissait pas de l'étreinte d'un père aimant mais que c'était plus que ça. Mais j'ai réussi à me dégager de ses étreintes. Ensuite, j'ai tremblé dès qu'il était là.""Il était si imprévisible", ajoute-t-elle. "Il a toujours terrorisé notre famille. On ne pouvait jamais prévoir quand il exploserait à nouveau de colère. Parfois, pour des raisons obscures, il jetait contre les murs tout ce qui lui passait entre les mains et criait si fort que j'étais à chaque fois terrorisée. Notre père ne nous a même jamais demandé comment on allait, si on avait chaud ou froid ou si nous étions heureuses."Homme charismatique et acteur habité, Klaus Kinski s'est éteint en 1991, à l'âge de 65 ans.