« Difficile de se prêter au jeu des influences », prévient Valérie Donzelli. En cherchant dans sa mémoire de cinéphile, la réalisatrice de Main dans la main (Wild Side Vidéo) a pourtant fini par identifier cinq films qui l?ont inspirée pour sa romcom en tutu.Par François Grelet
« La manière dont Paris est montré dans Main dans la main doit beaucoup à ce film, qui n?est pas pour autant l?un de mes Woody préférés. Il a ce côté carte postale un peu toc, mais la ville y est vraiment magnifiée. Dans mon film, ça se justifiait par le fait que le personnage de Valérie Lemercier vit dans un monde bourgeois aseptisé où chaque lieu aurait été comme passé au vernis, tandis que celui de Jérémie Elkaïm regarde Paris en provincial, donc un peu émerveillé... »
« En matière de comédie, de vivacité et de poursuites burlesques, Jean-Paul Rappeneau est un maître. J?ai choisi La Vie de château, mais ça aurait aussi pu être Le Sauvage, Les Mariés de l?an deux ou Tout feu tout flamme. J?aime cette façon qu?il a de partir frayer sans sommation avec Tex Avery. J?ai un peu essayé de faire ça avec<em> Main dans la main</em>, et c?est très difficile, croyez-moi. Rappeneau est également très fort pour dire des choses extrêmement profondes de manière légère. »
« On est d?accord : je ne cherche pas à comparer mon film au Dernier Métro, qui est un chef-d??uvre. Cela dit, je crois qu?ils ont des points communs, comme cette idée, très cinématographique à mon sens, que certaines personnes vivent cachées pour s?aimer. Faire d?une contrainte une force, c?était en quelque sorte le moteur de <em>Main dans la main</em>. Et puis, évidemment, on peut aussi faire des rapprochements entre l?opéra et le théâtre, les c?urs battants de ces deux films. »
« Je suis très admirative de la démarche de Jonathan Caouette qui, avec des bouts de ficelle, fabrique des films à la lisière du documentaire et de la fiction. Le mélange des formats au cinéma m?obsède. J?ai utilisé en partie le super-8 dans <em>Main dans la main</em> et je trouve que ça peut produire des effets poétiques étonnants lorsqu?on arrive à le justifier dans l?intrigue. C?est un support à la fois modeste et très beau. Je crois que je vais en mettre dans beaucoup de mes longs métrages... »
« J?ai failli l?oublier celui-là ! C?est une fable bouleversante qui raconte très simplement et très joliment qu?on est plus fort à deux que tout seul. Sans Deux en un, il n?y auraitprobablement pas eu de <em>Main dans la main</em>. Les frères Farrelly prouvent qu?on peut être d?immenses cinéastes comiques sans pour autant avoir le moindre brin de misanthropie. Leur cinéma, c?est l?art d?aimer les monstres, de partir du grotesque pour aller vers l?émotion la plus subtile. Ce sont des génies. »
« Difficile de se prêter au jeu des influences », prévient Valérie Donzelli. En cherchant dans sa mémoire de cinéphile, la réalisatrice de Main dans la main (Wild Side Vidéo) a pourtant fini par identifier cinq films qui l’ont inspirée pour sa romcom en tutu.
Commentaires