Ça raconte quoi ? Le portrait croisé d’une Angleterre à deux étages autour du pardon et de la religion catholique. Martin Sixsmith est un journaliste désabusé qui trouve en Philomena Lee le sujet de son potentiel retour. Elle est une bigote de la classe moyenne, forcée à l’adolescence d’entrer au couvent pour donner naissance à son enfant conçu « dans le pêché ». Il lui sera retiré et elle restera coincée-là façon Magdelene Sisters. 50 ans après elle décide de partir à sa recherche.
C’est avec qui ? Qu’elle incarne M, Elizabeth 1ère ou encore Anne Marie Hoover, Judi Dench n’est pas un visage inconnu. Et pourtant c’est une des premières fois que l’actrice incarne une femme de son âge, toutes rides et cheveux permanentés dehors. Bouleversante, elle est le pendant d’un Steve Coogan, co-producteur et scénariste du film, dont le flegme tout british à la Alan Partridge souligne l’absence totale de cynisme qui donne son ton à Philomena.
Nombre de nominations ? : 4. Meilleur film, meilleure actrice pour Judi Dench, meilleur scénario adapté et meilleure musique pour Alexandre Desplat. Joli quartet pour ce film qui a fait un peu plus de 400 000 entrées en France.
Pourquoi faut-il le voir ? Car si le dernier film de Stephen Frears, Lady Vegas, vous avait déçu, celui-ci devrait vous réconcilier avec le cinéaste anglais. Philomena pourrait bien vous réconcilier avec un peu tout tant le message est pétri de tolérance et de pardon, sans jamais sombrer dans l’étalage de bons sentiments. Les nostalgiques de The Magdelene Sisters devraient également y trouver leur compte, le film pouvant faire office de suite au long-métrage de Peter Mullan. Mais aussi pour (re)découvrir Steve Coogan, comique de génie outre-Manche insuffisamment reconnu en France. Enfin pour Judi Dench, que l’on a rarement vu aussi émouvante et juste, drôle et impliquée.
Ça repart avec quoi ? Aux Golden Globes, le film était déjà nommé au meilleur scénario, meilleur film dramatique et à la meilleure actrice et est reparti bredouille. Malheureusement pour lui, aux Oscars, le film affronte de sévères concurrents. Malgré sa prestation, Judi Dench a peu de chance de battre Cate Blanchett, Amy Adams ou Sandra Bullock, et le film ne pourra pas tenir tête à 12 Years a Slave, Gravity, American Bluff ou même Le Loup de Wall Street côté scénario. Reste la musique, même si les scores de Gravity ou de Her s’avèrent un peu au-dessus. Mais l’important, c’est de participer, hein.
Perrine Quennesson (@EvyMantle)
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