Paramount Pictures

Retour sur la story d’un film culte, Un Justicier dans la ville, en cinq anecdotes improbables (plus une).

Ce dimanche, TF1 diffusera, pour la première fois en clair, le remake de Death Wish par Eli Roth avec Bruce Willis. L'occasion de se replonger dans la folle création du premier film, Un Justicier dans la ville, porté par Charles Bronson, en 1974.

Death Wish : Chauve qui peut ! [Critique]

1. Inspiré d’une histoire vraie

Ou presque. A l’origine on trouve un roman noir de Brian Garfield paru à la Série Noire au début des années 70. A déguster froid racontait la descente aux enfers d’un chirurgien qui partait dans une croisade folle pour venger la mort de sa femme, tuée par des voyous.

Garfield avait écrit son roman d’une traite après avoir été lui-même victime de deux incidents différents. Sa voiture avait été vandalisée et sa femme s’était fait piquer son portefeuille dans le métro. On est bien loin du meurtre et du viol de la famille du héros, mais comme il le confiera plus tard, Garfield avait eu du mal à s’en remettre : "les voyous ne nous avaient pas fait beaucoup de mal. Et pourtant, ma première réaction à cette violence avait été encore plus violente. Je m’étais dit que si je le rencontrais je pourrais vraiment tuer ce fils de pute !" Garfield n’a jamais sorti son Colt Special Police et en a fait un roman culte. Hollywood toujours à l’affut de bon sujet B tombe dessus et s’enflamme…

2. Sidney Lumet devait réaliser le film

Avec Jack Lemmon. Le scénario de Wendell Mayes, très fidèle au roman de Garfield, circulait depuis quelques mois à Los Angeles quand Sidney Lumet tombe dessus. Le cinéaste de Un après-midi de chien a tout de suite voulu le mettre en scène. Il avait dans l’idée d’en faire un film noir très sharp, en Noir&Blanc. Et avec Jack Lemmon pour jouer le personnage principal. Quand le célèbre producteur Dino De Laurentiis est arrivé dans l’équation, Lumet a quitté le projet emmenant avec lui Lemmon dont le côté Droopy et très ordinaire auraient apporté un élément plus réaliste au film…

3. Henry Fonda et George C. Scott ont refusé le rôle

Henry Fonda a qui Winner avait proposé le rôle refusa parce qu’il trouvait le script "repoussant". Le légendaire Wyatt Earp dans le rôle de Paul Kersey (ou Benjamin)… ça aurait eu une sacré gueule. Dans le même registre, George C. Scott (l’inoubliable Patton) hésita lui aussi et renonça à cause de la violence du script. Pour l’anecdote, des années plus tard, Charles Bronson confiera qu’il aurait bien vu Dustin Hoffman dans le rôle du Justicier.

4. Brian Garfield pensait que Bronson était une erreur de casting

"C’est une connerie : dès qu’on le voit apparaître à l’écran, vous savez qu’il va éclater les gens". Voilà ce que Brian Garfield pensait de Charles Bronson dans Un Justicier dans la ville. Outre e caractère monolithique de l’acteur, l’écrivain pensait (à juste titre) que l’aura de la star emmenait son film vers des zones morales autoritaires, violentes et que l’esprit de roman (un homme qui sombre dans la folie vengeresse) était dénaturée. Si le script était relativement fidèle au livre d’origine, le plan final, rajouté par Winner et Bronson où l’on voit Paul Kersey mimé un flingue avec son doigt et tirer sur un voyou va à l’encontre de toute la philosophie du roman qui était un tract anti-vigilante. Michael Winner lassé des attaques de l’écrivain finira par le traiter d’ "abruti". On n’a jamais su ce que l’"abruti" pensait des suites…

5 Stallone voulait en faire un remake

2007. Alors que Death Sentence (adapté d’un autre roman de Garfield) cartonne et que The Brave One avec Jodie Foster débarque en salles, Hollywood s’entiche de nouveau des "vigilante movies". Du coup, chaque studio fouille ses archives pour voir quel film peut être remaké. A la MGM il n’y a pas beaucoup d’hésitations comme le confiait à l’époque Rick Sands un des boss du studio à Variety : "On fouille constamment notre catalogue pour déterminer quelle franchise on pourrait relancer. Death Wish s’est récemment imposé et on espère signer le deal avec Stallone en tant que réalisateur et acteur principal. Comme les Rocky ou les Rambo nous imaginons une belle franchise pour cette star éternelle". Stallone adorait l’idée, rappelait qu’il ne s’agissait pas d’une apologie de la violence mais d’une déconstruction de la violence personnelle. Mais le projet n’aboutira finalement pas pour des raisons de budget et la fin de la vogue Vigilante. Eli Roth (et Bruce Willis) pouvaient entrer en piste.

6. Tarantino est un grand fan

C’est l’ami d’Eli Roth et il n’a jamais caché son admiration pour Michael Winner. Il a même une copie personnelle du film (qu’il a prêtée à la Cinémathèque pour la rétrospective Winner il y a quelques années). Ca vous étonne ?


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