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Voici les films préférés de Première cette année, par ordre croissant.

Comme chaque année, il a fallu voter. Le résultat ? Une Brésilienne révoltée, des Coréens survoltés, un soupçon de mélo, un tour de magie de Laïka, et beaucoup de westerns...

10. Elle de Paul Verhoeven

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Isabelle Huppert n’a pas volé ses multiples prix d’interprétation glanés pendant la saison des Oscars (on espère qu’elle représentera la France lors de la prestigieuse cérémonie) : elle est exceptionnelle en victime ambiguë qui se nourrit du mal malgré elle, formant avec l’inattendu Laurent Lafitte un duo mémorable. Un rôle taillé sur mesure pour l’actrice française par Paul Verhoeven qui effectue à cette occasion un retour fracassant sur le devant de la scène.

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9. Mademoiselle de Park Chan-wook

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Thriller rutilant, film d’arnaque à l’intrigue brillamment ciselée et aux multiples rebondissements, drame érotico-amoureux à la cruauté sadienne et d’une beauté renversante, Mademoiselle est un triomphe de cinéma.

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8. Comancheria de David McKenzie

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Deuxième scénario de Taylor Sheridan après Sicario, deuxième claque. Avec cette variation moderne sur le mythe des frères James (deux frangins braquent les agences de la banque qui menace de saisir la propriété familiale), il livre de nouveau un vibrant hommage au cinéma de genre, du western au film de poursuite et de frontière, en passant par le buddy movie. Si Ben Foster fait du Ben Foster en frère aîné électrique, Chris Pine impressionne dans la peau du cadet cramé de l’intérieur.

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7. Bone Tomahawk de S. Craig Zahler

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Venu du metal et du film d'horreur bis, le réalisateur S. Craig Zahler (c'est son premier long) connaît et respecte ses classiques : Bone Tomahawk ressemble au produit de la rencontre sur une table de dissection de La Prisonnière du désert, Vorace et du 13ème guerrier. A l'ombre des 8 Salopards (avec lequel il partage les moustaches de Kurt Russell), Bone Tomahawk nous est d'autant plus précieux qu'il n'est sorti en France qu'en DTV. Incroyable western cannibale brutal, le film préfère prendre son temps, jouer sur l'espace et les explosions de violence dans le silence.

 

6. Les 8 Salopards de Quentin Tarantino

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Le 8e film de Tarantino appelle plus que jamais les superlatifs : le plus beau, le plus sombre, le plus abouti, le plus adulte, Les 8 Salopards est un film-somme, l’œuvre d’un cinéaste-démiurge au sommet de son art (dialogues virtuoses, direction d’acteur au sommet, image et musique sublimes, construction brillante du récit), et à la hauteur de ses ambitions démesurées : ce huis presque clos de 2h48 shooté en 70 mm Ultra Panavision est un classique instantané.

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5. Juste la fin du monde de Xavier Dolan

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Son film le moins consensuel (il avait beaucoup divisé à Cannes, y compris la rédaction de Première) est sans doute le plus beau. En délaissant l’énergie de la jeunesse pour s’enfermer avec une famille dysfonctionnelle le temps d’un déjeuner dominical, Xavier Dolan élargit l’horizon de son cinéma. Et du cinéma, il y en a constamment dans cette adaptation d’une pièce de théâtre qui met en scène l’incapacité des membres d’une famille à communiquer. Avec une justesse et une maturité insensées, le cinéaste canadien transcende le texte de Jean-Luc Lagarce et le fait résonner avec une puissance émotionnelle dévastatrice dans la bouche et les gestes d’un casting all star impressionnant, qu’il dirige d’une main de maître. 

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4. Kubo et l'armure magique de Travis Knight

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Il était une fois un petit garçon borgne, dans un Japon légendaire, qui peut animer des feuilles de papier grâce à la musique, et qui est traqué par les sbires du Seigneur Lune... Kubo est une épopée de fantasy nippone d'une maturité incroyable, complètement en-dehors du zeitgeist du cinéma d'animation US -sans reprises de tubes des années 80 (le film s'achève sur une reprise superbe des Beatles), sans références aux derniers blockbusters ou à Twitter. Le tout en stop motion, à l'aide de splendides marionnettes animées image par image, dotées d'un character design simplement inoubliable (le squelette géant inspiré du triptyque d'Utagawa Kuniyoshi, les jumelles assassins masquées..). Kubo est une œuvre splendide de bout en bout, et le sommet du studio Laika.

3. Manchester by the Sea de Kenneth Lonergan

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La résurgence d’un cinéaste (Kenneth Lonergan, qui a mis dix ans à se relever de son film précédent, Margaret), l’évidence d’un acteur (Casey Affleck dans un des plus beaux rôles de l’année), Manchester by the Sea, drame familial de l’Amérique ordinaire tout en subtilité et en retenue, est traversé d’un souffle profond qui prend aux tripes et le transcende, l’élève en une œuvre hors norme. Et bouleversant.

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2. The Strangers de Na Hong-jin

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Grand thriller spectaculaire, fable biblique, enquête policière, surnaturel qui bascule dans l’horreur, lutte d’un père pour protéger sa fille, réflexion sur la foi, The Strangers brasse les genres et les thématiques d’une manière vertigineuse et avec une intensité renversante. Son intrigue extrêmement complexe en fait un objet de fascination qui ne se laisse pas facilement aborder et nous hante longtemps après la première vision. Qui en appelle immédiatement une deuxième.

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1. Aquarius de Kleber Mendonça Filho

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Avec une maestria et une mélancolie impressionnantes, Kleber Mendonça Filho chronique la société brésilienne à travers le combat d’une propriétaire contre la rapacité d’un promoteur immobilier. Le cinéaste observe les changements de mentalité, traite de la transmission, de la mémoire, de l’importance des lieux, des objets, de la musique comme témoins de vie. Le tout en utilisant une palette de techniques d'une richesse inouie (mélodrame, thriller, fantastique), en plus de donner à Sonia Braga le rôle de sa vie. La beauté totale d'Aquarius s'est imposée à nous, dominant l'année cinéma, avec l'évidence du temps présent. "Hoje" ("aujourd'hui"), la chanson de Taiguara qui ouvre et ferme le film, nous le dit : Aquarius, ni passéiste, ni nostalgique, est d'aujourd'hui.

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Les 10 moins bons films de 2016

 

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