On vient d’apprendre –via Libération- le décès de la réalisatrice belge Chantal Akerman lundi 5 octobre au soir. Née le 6 juin 1950 à Bruxelles, Chantal Akerman est issue d’une famille juive polonaise déportée à Auschwitz pendant la Seconde Guerre Mondial. Les angoisses chroniques de sa mère, seul membre de sa famille à revenir vivante des camps de concentration, marqueront la carrière cinématographique de sa fille, au même titre que le sexe, l’amour et l’argent.Le film culte de Jean-Luc Godard, Pierrot le Fou, est une révélation sur la jeune femme. Après un cours passage à l’INSAS (Institut supérieur des Arts, du Spectacle et des Techniques de Diffusion) de Bruxelles entre 1967 et 1968, c’est à New York que Chantal fait la découverte du cinéma expérimental américain, notamment celui de Jonas Mekas, d’Andy Warhol ou du Canadien Michael Snow, qui influenceront les premiers films de sa carrière.Après avoir cumulé des petits boulots, elle écrit et met en scène son premier film Hôtel Monterey en 1972, suivi de Je, tu, il, elle deux ans plus tard. En 1975, la critique remarque le troisième long-métrage de la réalisatrice, scénariste et actrice. Baptisé Jeanne Dielman 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, celui-ci traite de la vie d’une prostituée occasionnelle. Encore de nos jours considéré comme son véritable chef-d’œuvre, il marque sa rencontre avec la comédienne Delphine Seyrig qu’elle retrouvera à trois reprises, notamment pour la comédie musicale Golden Eighties (1986). La cinéaste, qui passe sa vie entre la France et les Etats-Unis, appartient à la génération de metteurs en scène pour qui le septième art est avant tout destiné à montrer le réel. A travers une poignées de documentaires (D’Est, 1993 ; Sud, 1998 ; De l’autre côté, 2002), elle promène sa caméra à travers le monde afin d’en montrer sa vision personnelle.Parallèlement à ses documentaires expérimentaux, elle met en scène plusieurs œuvres de fiction, notamment Les Rendez-vous d’Anna (1978), film avec Aurore Clément dans lequel la réalisatrice confirme ses obsessions pour les thèmes comme l’errance et la quête des origines. La comédie romantique Un Divan à New York (1996) sera l’occasion pour Akerman de diriger Juliette Binoche et William Hurt. Dans les années 2000, elle signe La Captive (2000), avec Sylvie Testud et Stanislas Merhar, qu’elle redirigera dans son dernier long métrage : La Folie Almayer (2011). Entre-temps, la cinéaste belge réalise Là-Bas, un documentaire sur Israël (2005).
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La réalisatrice Chantal Akerman est décédée
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