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Films en noir et blanc : le top 5 de Wim Wenders

Le cinéma en noir et blanc par Wim Wenders

Avec Le Sel de la terre, <strong>Wim Wenders</strong> consacre un documentaire majestueux au photographe brésilien <strong>Sebastião Salgado</strong>, dont les clichés en noir et blanc dressent depuis quarante ans l?état de la planète. Ayant lui-même eu recours au noir et blanc (pour Alice dans les villes, Au fil du temps ou Les Ailes du désir) et faisant usage de cette technique dans plusieurs séquences du <em>Sel de la terre</em>, le cinéaste allemand nous livre pour l?occasion son top 5 des films réalisés en noir et blanc.« Il y a eu tellement de beaux films en noir et blanc, surtout durant les 50 premières années de l'histoire du cinéma ! Alors j'ai éliminé tous ceux qui furent réalisés à cette époque où il n'y avait pas encore d?alternatives et je n'ai choisi que des films qui ont été tournés en noir et blanc à un moment où ils auraient aussi bien pu être faits en couleurs. Je les aime donc parce qu?ils ont choisi le noir et blanc comme langage. C'est pour cela que ni La Belle et la Bête de <strong>Cocteau</strong>, ni La Règle du jeu de <strong>Renoir</strong> ni Napoléon d?<strong>Abel Gance</strong> n?apparaissent, ni même un <strong>John Ford</strong>. »<strong>Propos recueillis par Damien Leblanc</strong> 

L'Enfant sauvage de François Truffaut (1969)

« <strong>Truffaut</strong> a fait de merveilleux films en couleurs juste avant (<em>La Sirène du Mississipi</em>) et juste après (Domicile conjugal), mais il a choisi le noir et blanc pour cette histoire qui se déroule au début du 19ème siècle. Et son chef opérateur, le grand Néstor Almendros, l'a tournée presque comme un documentaire, avec très peu de lumière artificielle. Cela donne un film d'une intimité et d'une tendresse déchirantes. »

Down by Law de Jim Jarmusch (1986)

« Après avoir longuement hésité avec Stranger Than Paradise du même <strong>Jim Jarmusch</strong>, je choisis Down by Law, dont le chef opérateur est Robby Müller. Avec ce noir et blanc, son découpage extrêmement minimaliste et l'utilisation si particulière de la musique de John Lurie et <strong>Tom Waits</strong>, Jim avait établi tout un style à lui. C?était courageux. »

Raging Bull de Martin Scorsese (1980)

« Ce film sur la vie du boxeur Jake La Motta était tellement risqué, autant par le choix du noir et blanc que parce que son metteur en scène était convaincu qu'il ne ferait plus de films après. <strong>Michael Chapman</strong>, le chef opérateur, a inventé des plans de combat comme on n'en avait jamais vus avant. Et <strong>Robert De Niro</strong> était tout bonnement génial dans ce rôle. »

La Dernière séance de Peter Bogdanovich (1971)

« Je l'ai choisi pour le travail du chef opérateur Robert Surtees et en hommage à tous les « films noirs » auquel il fait référence avec le style visuel de ce film : Le Grand Sommeil d?Howard Hawks, Key Largo de <strong>John Huston</strong>, <em>Détour</em> de <strong>Edgar G. Ulmer</strong>, Mort à l?arrivée de Rudolph Maté, Le Carrefour de la mort d?Henry Hathaway, La Cité sans voiles de <strong>Jules Dassin</strong>, Le Roi du racket de <strong>Maxwell Shane</strong>, ou les polars français de <strong>Jean-Pierre Melville</strong>. Sans oublier le génial <strong>Samuel Fuller</strong> avec Le Port de la Drogue ou Shock Corridor, qui est la premier film en noir et blanc que j'ai soudain vu utiliser de la couleur en son milieu. »

Le Cheval de Turin de Béla Tarr (2011)

« J?ai envie de finir avec un film récent, qui m'a bouleversé par son audace. Il est très rare qu?une ?uvre nous transporte réellement dans le passé et puisse nous faire voir à quel point la vie (et la survie) a pu être dure à certaines époques. » 

Avec Le Sel de la terreWim Wenders consacre un documentaire majestueux au photographe brésilien Sebastião Salgado, dont les clichés en noir et blanc dressent depuis quarante ans l’état de la planète. Ayant lui-même eu recours au noir et blanc (pour Alice dans les villesAu fil du temps ou Les Ailes du désir) et faisant usage de cette technique dans plusieurs séquences du Sel de la terre, le cinéaste allemand nous livre pour l’occasion son top 5 des films réalisés en noir et blanc.« Il y a eu tellement de beaux films en noir et blanc, surtout durant les 50 premières années de l'histoire du cinéma ! Alors j'ai éliminé tous ceux qui furent réalisés à cette époque où il n'y avait pas encore d’alternatives et je n'ai choisi que des films qui ont été tournés en noir et blanc à un moment où ils auraient aussi bien pu être faits en couleurs. Je les aime donc parce qu’ils ont choisi le noir et blanc comme langage. C'est pour cela que ni La Belle et la Bête de Cocteau, ni La Règle du jeu de Renoir ni Napoléon d’Abel Gance n’apparaissent, ni même un John Ford. »Propos recueillis par Damien Leblanc