EXCLU - Cannes 2011 : Interview : comment Denis Podalydès s'est transformé en Nicolas Sarkozy
Denis Podalydès revient sur sa transformation en Nicolas Sarkozy
Aujourd'hui, la politique s'invite à Cannes avec la projection, hors-compétition, de La conquête. Le film de<strong> Xavier Durringer</strong> retrace l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. C'est <strong>Denis Podalydès</strong> qui l'incarne. Interviewé par le magazine <em>Première</em>, il a expliqué comment il s'était transformé en Nicolas Sarkozy, sans trop de maquillage, mais après avoir visionné beaucoup d'images, afin de ressembler au maximum au chef de l'Etat. Voici quelques extraits clés de l'interview, que vous pouvez retrouver dans son entier dans les kiosques, et ce jusqu'à la fin du mois. <strong>Voir le sommaire du nouveau magazine <em>Première</em> ici</strong>. <strong>Qui est qui dans <em>La Conquête</em> ?</strong> <strong>Pour tout savoir sur le Festival de Cannes 2011, c'est ici !</strong> <strong>Bande-annonce de <em>La conquête</em></strong> ?
La petite taille
La plupart du temps, j?étais en chaussettes pour paraître plus petit que je ne le suis -pour les plans d?ensemble, je portais des chaussures à moi, sans talons. Je rentrais aussi pas mal la tête dans les épaules. Il fallait que je me tasse ainsi pour mieux bondir hors de moi, exploser. Xavier a par ailleurs choisi exprès des figurants très grands
Eviter la Carricature
J?ai cherché à éviter la caricature quand bien même Sarkozy est quelqu?un de difficile à cerner. Il y a l?homme et il y a son ersatz médiatique qui prend beaucoup de place : quoi qu?il fasse ou dise, l?onde de propagation est énorme. Je savais que j?allais devoir beaucoup subodorer, me fier à mon instinct et à mes partenaires. J?ai aussi pensé à Scarface, ce type à la fois terrifiant et très marrant avec son style bling-bling.
Des dialogues qui font mouche
Patrick Rotman, le scénariste, s?est évidemment inspiré de verbatim et de commentaires existants mais il en a tiré un matériau très fictionnel, très écrit. Ses dialogues ont une forme d?efficacité à la Michel Audiard qui crée automatiquement de la comédie. Celle-ci est renforcée par la mise en scène distanciée de Xavier, qui s?est éloigné d?emblée du cinéma-vérité : pratiquement pas de caméra à l?épaule ni de montage jump-cut. On assiste au petit théâtre du monde politique, essentiellement filmé en plans-séquences. »
Transformation physique
La question s?est tout de suite posée : fallait-il coller physiquement à Sarkozy ou prendre une légère distance en créant un air de famille ? On a opté pour la deuxième solution parce que j?étais notamment celui qui ressemblait le moins à son modèle.
L'empathie pour le personnage
J?ai été en empathie avec Sarkozy pendant le tournage. En tant qu?acteur, c?est la moindre des choses... J?éprouve aussi une forme de reconnaissance envers lui car il m?a apporté un grand plaisir de jeu. Il continue cependant de rester un mystère pour moi. Je n?ai jamais ressenti de haine pour lui, sentiment qu?il suscite manifestement chez nombre de gens. C?est juste quelqu?un avec lequel je n?ai aucun point commun. Je pense que c?est un démocrate fou, peut-être complètement fou (rires), une sorte de Docteur Folamour dont il ne faut surtout pas sous-estimer l?intelligence.
S'approprier ses tics
Pendant le tournage, j?avais du mal à reproduire ses tics. Xavier m?encourageait parfois à secouer les épaules, ce mouvement caractéristique de Sarkozy. Personnellement, je trouvais ça facile de le couvrir de tics ; je craignais que ça ne ressorte trop à l?écran. J?étais plus intéressé par le fait de montrer ce type qui essaie tant bien que mal de maîtriser son corps. Il y a une quantité d?images où il se raidit puis, brutalement, est assailli par une explosion de nervosité incontrôlée.
Pas de déguisement, ni de faux nez
J?étais plutôt favorable à l?idée de porter un faux nez mais Xavier m?a convaincu du contraire : plus j?essayais de ressembler à Sarko plus ça « coinçait ». On voyait un acteur déguisé, pas un personnage. On a alors décidé de s?en tenir au maquillage et à une perruque. Il n?y a finalement aucune prothèse... Le maquillage a consisté en des traits plus creusés par-ci, des replis autour des yeux par-là, des choses sur la bouche aussi.
La sélection à Cannes
La sélection du film à Cannes témoigne de l?attrait que le personnage suscite dans toutes les sphères. Je connais peu de gens qui s?en désintéressent totalement, à part Alain Resnais. C?est le seul qui ne m?a posé aucune question sur mon rôle. Frédéric Mitterrand, qui a reçu les équipes des films français sélectionnés à Cannes, m?a dit qu?avant d?aller voir <em>La conquête</em>, il allait, je le cite, « méditer sur la dialectique de l?original et de la copie. »
Aujourd'hui, la politique s'invite à Cannes avec la projection, hors-compétition, de La conquête. Le film de Xavier Durringer retrace l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. C'est Denis Podalydès qui l'incarne. Interviewé par le magazine Première, il a expliqué comment il s'était transformé en Nicolas Sarkozy, sans trop de maquillage, mais après avoir visionné beaucoup d'images, afin de ressembler au maximum au chef de l'Etat.Voici quelques extraits clés de l'interview, que vous pouvez retrouver dans son entier dans les kiosques, et ce jusqu'à la fin du mois. Voir le sommaire du nouveau magazine Première ici.Qui est qui dans La Conquête ?Pour tout savoir sur le Festival de Cannes 2011, c'est ici !Bande-annonce de La conquête
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