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L'histoire est anecdotique (...). C'est son traitement qui importe, entre polar urbain célébrant le charme de Hong Kong et comédie musicale. Au sommet, deux saynètes euphorisantes et sophistiquées quasiment sans paroles: un vol de collier dans un salon de massages et, surtout, un duel de pickpockets sous la pluie, merveille de chorégraphie en cinémascope. Certainement l'un des meilleurs moments de cinéma de ce premier semestre.
Toutes les critiques de Sparrow
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Ellepar Philippe Tretiack
C'est absurde et réjouissant. En arrière-plan des facéties de ces pieds-nickelés d'Asie, la ville de Hong-Kong tient avec majesté le premier rôle. Sparrow a la légèreté et la grâce du volatile. On en apprend sur le vol dans tous ses aspects.
- Paris Matchpar Christine Haas
A partir d'une narration peu dialoguée, fondée sur la gestuelles de comédiens magnétiques, rythmée par une musique jazzy et un montage dansant, Johnnie To met en place un divertissement jubilatoire. Fourmillant d'idées détonantes, il invente un genre nouveau: le polar fantaisiste, sans armes ni violence, mêlant ambiance des années 50 à un décor contemporain et chorégraphié comme une comédie musicale. Il construit des tableaux élégants et énergiques, qui sont autant d'hommages à sa ville et au septième art. Sa bonne humeur est contagieuse. Son talent, spectaculaire.
- Le JDDpar Stéphanie Belpêche
Adressant en filigrane une émouvante déclaration d'amour à sa ville de prédilection, Hong-Kong, le réalisateur ne met plus la virtuosité de ses plans-séquences au service de ses fameuses fusillades, chorégraphiées au millimètre près. Il s'aventure vers une sensualité, une nostalgie, un humour décalé qui rendent encore plus attachants ses personnages.
- Fluctuat
On évite d'habitude d'employer l'expression, mais on ne sait comment le dire autrement, Sparrow est un chef d'oeuvre. Johnnie To y retrouve l'élégance de ses films les mieux stylisés avec une allure folle.- Exprimez-vous sur le forum cinéma La grâce que Johnnie To a atteinte avec Sparrow est invraisemblable. Le film est un summum d'élégance, de virtuosité, il renvoie aux expériences esthétiques les plus fortes du Hongkongais, à The Mission, P.T.U. ou Exiled. Il en est un peu la version dorée, lumineuse, plus légère, tout en apesanteur. A partir de rien, quatre pickpockets et une jolie fille retenue par un mafieux qui l'oblige à leur jouer un tour pour se refaire la main, To construit une intrigue minimale, comme un prétexte à une pure récréation formelle, joyeuse et tragique à la fois. Tout tient à la multiplication des enjeux graphiques, à faire vivre une couleur, une lumière, les rues de Hong Kong, à donner une plasticité glamour aux visages, une intensité aux regards, à filmer la fluidité des gestes, créer du mouvement. La sensualité est partout, les plans se creusent au son chaloupé d'un jazz cool emmenant le film comme une partition à l'érotisme constant. On erre dans un chassé-croisé ludique et amoureux tenu avec une classe folle, chaque séquence rebondissant ou virevoltant par une remise en jeu permanente des situations et du cadre. Le film navigue avec un sens du plein et de l'épure à la liberté enivrante. Certaines scènes se dilatent pour mieux faire caresser l'image, lui trouver des textures, un touché, la cristalliser. Sparrow est un rêve, il baigne dans une atmosphère nostalgique et irréelle aux réminiscences cinéphiles. To réalise le film maniériste de notre époque : "alfred hitchcock" rec="0" s'invite à la table de [people rec="0"]Stanley Donen[/people], [people rec="0"]Jacques Demy[/people] danse avec [people rec="0"]Robert Bresson[/people], tout ça avec une alchimie à tomber par terre, une beauté unique, un sens du détail et de la composition hallucinant. Impossible de ne pas rester clouer devant ce final démentiel, grand duel leonien de pickpockets sous la pluie où To réinvente la chorégraphie des Parapluies de Cherbourg. Avec Sparrow, il prouve qu'il reste le maître du cinéma hongkongais, l'Arsène Lupin qui pille la cinématographique mondiale avec style tout en renvoyant la charge érotique de l'image à son propre regard. Peu aujourd'hui savent distiller un tel charme, saisir l'épaisseur flamboyante des surfaces réfléchissantes, garder cette distance juvénile et l'amour du jeu. On l'aime à mort.SparrowDe Johnnie ToAvec Simon Yam, Kelly Lin, Ka Tung LamSortie en salles le 4 juin 2008Illus. © ARP Sélection - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire les fils chine, asie sur le blog cinéma- Johnnie To sur Flu : lire les critiques de The Mission (2001), Fulltime killer (2002), Yesterday Once More, (2004), Breaking News (2005), P.T.U. (2005), Election 1 (2007°, Election 2 (2007), Triangle (2008), Mad Detective (2008)- Lire notre petit histoire du cinéma de Hong Kong