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Célébré pour ses documentaires (Le Funambule, Oscar en 2009) James Marsh a traité de manière réaliste Shadow Dancer, long métrage de fiction sans éclat. Le fi lm commence pourtant assez fort, avec une longue et hypnotique séquence d’attentat raté dans le métro londonien, suivie d’un âpre interrogatoire opposant Colette, l’activiste de l’IRA (Andrea Riseborough) à Mac, l’agent secret britannique (Clive Owen). De ce face-à-face naît la tonalité hybride de Shadow Dancer, thriller politique mâtiné de film d’espionnage et de mélodrame – pour continuer à vivre auprès des siens, Colette, qui n’est pas insensible au charme de Mac, va en effet devoir les trahir en servant de taupe pour le compte du MI5.
Sur cette trame narrative très proche de la série télévisée Homeland (avec l’Angleterre post-Thatcher en guise d’Amérique post-11 Septembre et l’IRA à la place d’al-Qaida), Marsh aurait pu construire un suspense ambigu au possible. Sauf que rien ne circule, ou presque, dans ce théâtre de faux-semblants à la mécanique froidement huilée. Focalisé sur l’habileté de son scénario, l’authenticité de sa reconstitution historique et l’élégance de sa direction artistique – qualités réelles que l’on retrouve à l’écran –, Marsh en oublie l’essentiel : ses personnages. Abandonnés à leurs mines graves censées illustrer leurs déchirements intérieurs, les acteurs (exception faite d'Andrea Riseborough) errent comme des fantômes dans ce film racé mais en manque d’incarnation.
Toutes les critiques de Shadow Dancer
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Avec une incroyable justesse, le cinéaste jusqu’alors plus habitué aux documentaires (« Le Funambule », « Le projet Nim »), cerne la paranoïa constante qui pouvait régner des deux côtés, de ceux qui servaient la reine ou ceux qui protégeaient leur mère-Irlande. Et dirige le duo d’acteur le plus bouleversant de ce début d’année.
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Pour son passage à la fiction, James Marsh livre une copie soignée, riche de pistes intrigantes, qui offre un détour labyrinthique dans l’histoire douloureuse des relations Irlande-Angleterre.
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Un thriller sur la corde raide avec son mélange des genres ambitieux à défaut d’être totalement réussi. Mais les comédiens sont là pour compenser brillamment les baisses de régime.
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Dans le registre, "personnage en survie aux prises avec quelques dilemmes", Shadow Dancer remplit parfaitement le cahier des charges. Le plus intéressant sans doute, et le plus réaliste, est cette plongée au sein d'une famille de l'IRA où à tous les étages et à toutes les générations, on est impliqué à la vie à la mort dans la lutte. Ce prisme quasi tribal est très réussi. L'amorce sentimentale est moins convaincante, mais la facture sobre, oppressante, heureusement dépourvue de tout pathos, de l'ensemble, emporte le spectateur. Le ressort est tendu jusqu'à la fin et on reste dans cette intéressante zone grise où se débattent les deux protagonistes. Bref, voici le bon premier thriller politique de l'année.
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Pour son passage à la fiction, James Marsh livre une copie soignée, riche de pistes intrigantes, qui offre un détour labyrinthique dans l’histoire douloureuse des relations Irlande-Angleterre.
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Le film complexe et parfaitement réalisé de Marsh est un thriller Irlandais qui prend une véritable envergure psychologique et cérébrale.
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Le récit se fait donc crépusculaire et étouffant, l’esthétique clinique, le tout pour un suspense tendu mais jamais putassier, car dirigé par les émotions contradictoires de ses protagonistes. De cette désincarnation volontaire – et pourtant immersive – émerge la performance ahurissante d’Andrea Riseborough, seule véritable présence charnelle du film, qui le cornaque avec une flamboyance discrète et une puissance émotionnelle fascinante.
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Un film opaque, à combustion lente mais un thriller brillant sur les obsessions du terrorisme, traité sans idéologie grandiloquente mais plutôt à travers le regard d’une femme en colère et effrayé.
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Plutôt pesant mais fascinant, Owen et Riseborough sont incroyables.
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James Marsh, réalisateur de documentaires, aborde son sujet avec finesse, économie de dialogues et un réalisme quasi poétique. Il nous fait entrer dans une guerre sans nom à la façon d'un thriller d'espionnage se télescopant avec la vie quotidienne d'une famille. Le film avance tendu, menaçant et froid, habité par une ambiance crépusculaire.
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Au-delà du contexte politique il s'agit d'un drame poignant.
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Ce thriller captivant confirme le talent d'Andrea Riborough.
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Bien plus qu'un film historico-épique, biens mieux qu'un film de genre, Shadow Dancer est un film d'atmosphère, dont la logique triste, poisseuse de fatalité, hante durablement (...) Le jeu intense des comédie, au-delà des larmes et des cris, est d'ailleurs l'un des atouts de ce film structuré de bout en bout par la notion de sacrifice.
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James Marsh, jeune réalisateur (notamment du deuxième film de la « Red Riding Trilogy »), n’épargne personne : il n’y a pas de bon côté, dans cette lutte fratricide. La machine broie les êtres. Pas d’effets inutiles, un style sec, des acteurs sobres : la réussite du film tient à sa simplicité implacable et impeccable.
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Les occasionnelles scènes de violences sont marquées par la performance exemplaire de Riseborough.
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Un drame âpre, bien charpenté et magnifiquement interprété par Andrea Riseborough.
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Trop réticent pour engager le combat envers la politique controversée du gouvernement en Irelande du Nord, « Shadow Dancer » est tout de même un parfait drame d’espionnage autour des réfugiés.
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James Marsh est un réalisateur de film-documentaire de talent, son observation sur la situation est bien affûtée.
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C'est le sort de Colette, qui est à la fois le Petit Chaperon rouge et le loup, qui prend le pas sur toutes les autres considérations, jusqu'à susciter l'angoisse qui vient au spectacle d'un thriller mené avec maîtrise.
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Ce film est la Rolls-Royce du drame. Frappant, provocant, sous tension et mémorable.
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La mise en scène sobre, nerveuse de M. Marsh a le grain des films des années 1970. Un thriller paranoïaque dans la lignée de « La Taupe ».
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Un film marqué par du style et de la substance.
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Apre, volontairement froid, peu bavard, Shadow dancer est d’une sobriété exemplaire. Peut-être trop même, l’émotion peinant souvent à s’installer malgré le talent de Clive Owen et de sa partenaire Andrea Riseborough, la révélation du film.
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Ce thriller haletant, aux situations et dialogues tendus à l’extrême, est incarné par deux acteurs impeccables : la frêle Andréa Riseborough, silencieuse et aux abois qui résiste à l’étau qui l’enserre ; Clive Owen, l’agent traitant, débordé par sa hiérarchie qui n’a que faire des failles inhérentes à ce type de mission. James March installe un climat d’angoisse qui repose sur une transaction infernale et ne se détourne jamais de l’essentiel : le dilemme moral initial, entre tuer ou trahir.
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Le film de Marsh est calme, pessimiste, plat. La tension est subtile, peut être un peu trop d’ailleurs.
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Avec un goût pour les clairs-obscurs propice à cette histoire de haute trahison, ce thriller met en lumière le rôle méconnu et primordial des informateurs dans le conflit nord-irlandais. Avec Clive Owen en agent du MI5 dépassé par ses sentiments et sa hiérarchie.
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Doublé d’un discours politique plutôt fin (et immanquablement sombre), ‘Shadow Dancer’ n’est donc pas dépourvu de charme, malgré la lenteur de sa mise en place et quelques tics de mise en scène. Au final, un thriller politique classique, d’envergure modeste, mais emmené par un couple de comédiens convaincants, à travers d’âpres paysages irlandais. Pourquoi pas ?
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Un drame élégant, intelligent, peut être un peu trop lent.
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La suspicion des personnages les uns envers les autres est au cœur du drame, cependant plus le film avance, moins c’est palpitant.
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Une fois les enjeux posés, Shadow Dancer, volontairement froid dans sa mise en scène, avance, hélas, un rien mollement. Porté par une Andrea Riseborough fragile et superbe, il a toutefois le mérite d'aller au bout de sa noirceur
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Shadow Dancer » est une histoire bouleversante sur les effets toxiques du gouvernement en Irelande du Nord sur une famille perdue.
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Un cas de conscience tortueux, assez long à se mettre en place et filmé dans un style assez statique, mais qui, en s’enfonçant dans le thriller psychologique, finit tout de même par nous happer.
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Après un commencement lucide et efficace, le film devient un vrai labyrinthe, une course entre chien et chat, des déceptions, des trahisons, une alliance confuse.
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La bande-annonce cinéma a beau jeu de rappeler la carrière de documentariste du réalisateur James Marsh ; c’est oublier un peu vite qu’il a déjà œuvré dans le domaine de la fiction, notamment pour le deuxième segment de la trilogie Red Riding. C’est aussi, plus « subtilement », pour orienter, déjà, le regard du spectateur : en effet, Shadow Dancer se pique de réalisme, d’une crédibilité qui est toujours mise à rude épreuve dans le sous-genre du « thriller de taupe ». De ce côté-là, le pari est gagné : pour autant, le film manque de chair, et peine à exister au-delà de ses rudes présupposés narratifs.
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En fait, cette intrigue d'espionnage déçoit surtout par sa platitude, tirant à la ligne jusqu'au retournement de situation final. Par ailleurs, elle nécessitait plus de nervosité et de rythme pour éviter la léthargie. Dommage pour Clive Owen et Andrea Riseborough, impeccables et inflexibles de bout en bout.
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L'anglais James Marsh s'attaque au conflit qui a opposé l'Irlande et l'Angleterre, depuis 1919, sans jamais avoir vraiment pris fin, en évacuant la passion inhérente à un tel sujet et présente dans la plupart des films de son compatriote Ken Loach. Un long-métrage à l'esthétique et à l'ambiance aussi austère que son sujet et les lieux qu'il a habité.
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Un thriller est censé faire frissonner, ce n’est malheureusement pas le cas de celui-ci.
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Nocif, réactionnaire et indécemment trop orienté.