Toutes les critiques de Salle n°6, Tchekov

Les critiques de Première

  1. Première
    par Fanny Pando

    Le jeu minimaliste des acteurs montre l’étroitesse de la frontière entre raison et folie, tandis que la facture documentaire du film évite la superficialité et le pathos en nous plongeant, tels des voyeurs, dans l’univers glauque de ces bannis. Shakhnazarov dénonce la corruption et l’absurdité qui gangrènent la société russe (d’emblée, un homme en blouse blanche affirme qu’on peut repérer les schizophrènes à leur odeur de beurre rance). Sa peinture tout en finesse du désoeuvrement et de la désespérance est un bel hommage à l’auteur de La Ceriseraie.

  2. Première
    par Bernard Achour

    Avec en prime une réflexion terriblement pessimiste sur ce que Cesare Pavese appelait "le métier de vivre", doublée d’une restitution du verbe tchékhovien dont les vibrations dégagent une rare mélancolie.

Les critiques de la Presse

  1. Le Monde
    par Jean-Luc Douin

    Le cinéaste donne une force supplémentaire à son propos en filmant dans un vrai asile, acteurs professionnels et patients mêlés, et en faisant mine d'adopter un mode documentaire, avec historique du lieu et interviews des malades.
    Salle n° 6 se clôt sur une scène fabuleuse, une fête de nouvel an où, hébétés par les médicaments, les internés hommes et femmes se voient octroyer exceptionnellement le droit de se côtoyer lors d'un bal. Par cette seule séquence, Karen Shakhnazarov atteint la dimension des grands cinéastes.

  2. Télérama
    par Pierre Murat

    Karen Chakhnazarov transpose de nos jours une nouvelle de Tchekhov. Impossible, évidemment, d'oublier à quoi ont servi les asiles psychiatriques du temps de Staline et après ; la chute du héros en devient moins métaphysique que politique. Dans l'ombre de la clinique, des médecins-apparatchiks surveillent la progression de la déraison chez leur supérieur, prêts à l'éliminer dès que possible...

    La forme, souhaitée par Chakhnazarov, gêne un peu : ce simili reportage où devant un confesseur invisible chacun témoigne à tour de rôle... Le film captive lorsque le cinéaste retrouve le romancier, quand ­s'affrontent dans un duel où les frontières s'effacent le toubib et son patient, le faux sage et le vrai fou, aussi révoltés, aussi ­impuissants l'un que l'autre.

  3. StudioCiné Live
    par Sophie Benamon

    Pourtant, à vouloir trop actualiser leur propos, ils ont privilégié la forme sur le fond et sont un peu passés à côté du vrai sujet : la limite entre la folie et la raison.