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Factuel et énergique (pas de place pour la psychologie ou la poésie), le film avance mécaniquement vers son issue fatale. Ce côté direct et brutal n’est pas sans évoquer La Cité de Dieu, d’autant que l’histoire met en parallèle le héros et un autre garçon de son âge à la trajectoire inverse – c’est du moins ce que laisse supposer la fin. Rio ligne 174, bien qu’efficace, souffre un peu de la comparaison. L’autre piste narrative (une femme prend à tort le héros pour son enfant, arraché à elle dès sa naissance) apparaît artificielle et ne dissipe pas un persistant sentiment de déjà-vu.
Toutes les critiques de Rio, ligne 174
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ce film d'action social nous met ses images sur la tempe pour nous obliger à voir la réalité en face. "Ma ville, elle s'appelle Bidon... bidonville. Me tailler d'ici, à quoi bon ? Je verrai toujours de la merde, même dans le bleu de la mer..." Cette chanson de Nougaro illustre cette oeuvre sans futur.
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Rio ligne 174 est un film épique, à l'ancienne, qui multiplie les péripéties (agressions, prison, braquages, etc.) avec un regard humain sur ses personnages, y compris lorsque ceux-ci basculent dans le mal. Le contexte social est celui du Brésil des favelas, mais l'histoire pourrait se dérouler dans un ghetto noir américain des années 20 ou dans un faubourg français du siècle dernier. Ce que décrit Barreto n'est ni plus ni moins que le quotidien d'enfants livrés à eux-mêmes, dont l'existence tient de l'improvisation sauvage.
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Interprété par des acteurs non professionnels, tourné en extérieur à Rio, le film semble vouloir rendre une impression de vérité sur la condition des enfants défavorisés et sur le cycle infernal de la déchéance et de la violence. La grosseur de ses ficelles romanesques rend toutefois l'exercice malaisé.
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Un fait divers réel - la prise d’un bus en otage par l’un des garçons-, un événement très médiatisé suivi en direct par des millions de téléspectateurs, est à l’origine de ce film écrit par le scénariste de « La cité de Dieu » et « Une famille brésilienne ». On y trouve le même souci de réalisme, le même constat d’impuissance : à peine nés, déjà condamnés, broyés par un système que personne ne peut contrôler. L’amour - d’une mère, d’une jeune prostituée ou d’un fils rongé par la violence – n’y peut rien. Pas plus que la religion ou l’état, impuissant ou complice.