Nuage

L'image, le souvenir, l'amour, leur naissance et leur disparition. Tel est le prgramme de Nuage, premier long-métrage cérébral de Sébastien Bethbeder. En l'absence d'une histoire qui indiquerait quelques pistes, le spectateur se raccroche à des moments forts surgissant de beaux plans composés.

Ce que nous raconte Betbeder est aussi cela : un dérèglement cosmique et médical qui annonce la fusion des amants. Clara et Simon vont se reconnaître d'instinct. La manière dont est filmée leur première étreinte est magnifique : Clara esquisse un mouvement pour déboutonner la chemise de Simon, Clara ôte son tee-shirt. Le déshabillage s'arrête là : métaphoriquement, ils sont nus. Apothéose de la suggestion.

Il faut se laisser emporter par les plans fixes, les belles images de nature grandiose noyée dans le brouillard où les êtres, marionnettes minuscules en proie à un destin qu'elles ne savent maîtriser, se cherchent à tatons. Le mystère des liens qui les unissent reste entier. On est séduit, d'autant que l'interprétation - Nathalie Boutefeu en tête - est magistrale.