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Icône des années 1960, muse d’Andy Warhol et chanteuse éternellement associée au Velvet Underground, l’allemande Nico (de son vrai nom Christa Päffgen) a ensuite mené une carrière solo plutôt confidentielle. En suivant l’artiste dans la seconde partie des années 1980, au moment où elle entame une ultime tournée en Europe, le film de Susanna Nicchiarelli porte un regard inédit sur cette star à la destinée méconnue. Loin des paillettes, ce curieux biopic dresse le portrait tourmenté d’une créatrice qui ne trouva l’épanouissement musical qu’une fous débarrassée de la célébrité et d’une mère droguée en quête de rédemption auprès d’un fils longtemps délaissé. Affrontant ses blessures intimes à travers des compositions gothiques, punk et expérimentales, l’ex-égérie incarne ici une héroïne flamboyante et égocentrique, fragile et déphasée. Car le film a la bonne idée de faire des musiciens, compagnons et managers de la chanteuse d’attachants bras cassés qui oscillent entre gentils ringards et losers magnifiques. Le périple de la troupe sur les routes européennes réserve alors, sous ses airs de farce désabusée, des instants de pure extase musicale où les chansons réinterprétées par Trine Dyrholm (impressionnante dans le rôle de Nico) distillent une mélancolie mystique et cabossée. Non sans évoquer la fougue désenchantée du cinéma de R.W Fassbinder, Nico 1988 capte les dernières lueurs d’un mythe en train de s’évanouir sous nos yeux et réhabilite une artiste intransigeante.