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Une jeune serveuse enjouée bien que dans la dèche et un juge d’instruction dépressif dont elle devient la chauffeuse. En adaptant Changer le sens des rivières de Muriel Magellan, Améris orchestre un choc de personnalités et de classes en faisant se rencontrer puis se rapprocher deux personnes qui n’auraient jamais dû se croiser. S’emparer, comme ici, de la question du déterminisme social par le prisme d’une fable enveloppante, c’est courir le risque de vite verser dans la mièvrerie. Et hélas, à l’image du livre, ses personnages sont d’emblée trop enfermés dans des archétypes pour qu’on croit à leur évolution. Améris ne retrouve donc pas ici la subtilité sensible de son meilleur film, Les Emotifs anonymes, se préoccupant plus du message que de la manière de le distiller. Mais il peut compter sur l’interprétation dénuée, elle, de toute facilité lacrymale, et très complice de Louane et Michel Blanc.