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Dans un hôpital, au chevet de leur mère inconsciente, trois frères évoquent leurs aventures amoureuses et la tentation de l’infidélité. Premier long métrage de l’acteur, auteur et humoriste Patrick Huard, inconnu chez nous, Les 3 P’tits Cochons a été l’un des plus gros succès du cinéma québécois en 2007. Il y a un certain plaisir à « entendre » (souvent avec l’aide des sous-titres) l’accent chantant et les expressions imagées, mais ce catalogue des travers masculins, s’il a le mérite d’une certaine franchise, tourne aussi très vite à vide. À force, les effets comiques déclenchent plutôt l’affliction.
Toutes les critiques de Les 3 P'Tits Cochons
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Paris Matchpar Alain Spira
Revisitant le fable des "3 petits cochons", Patrick Huard nous livre une comédie grivoise joyeusement mis en mots et à mâles par Pierre Lamothe et Claude Lalonde. Truffé de gags délicieusement lamentables, ce film excitant et énervant, sous couvert de vaudeville, est, en fait, un conte philosophique coquin. En survolant, jusqu'au crash, un panorama de couples en crise, nous appréhendons, grâce à des comédiens convaincants, l'insoluble équation de l'amour en binôme.
- Fluctuat
Premier film de l'acteur et humoriste canadien Patrick Huard, Les 3 p'tits cochons propose de disséquer sous le sceau de l'humour la vie intime de trois frères au chevet de leur mère dans le coma. Drôle, touchante, parfois cruelle, cette comédie québécoise a surtout le mérite d'être d'un grand réalisme.Regarder l'entretien avec Patrick Huard Métaphore assumée du conte pour enfants Les 3 p'tits cochons, le film suit les aventures de Christian, Mathieu et Rémi, trois frères démangés par le démon de midi. Chacun va devoir résister - ou pas - aux tentations diverses et variées qui leur sont offertes. Patrick Huard a opté pour une narration éclatée entre les trois protagonistes. Il donne ainsi du rythme, instaure le suspens et prolonge le parallèle avec le conte. Quel est celui dont la maison - ici le couple - tiendra le coup ? Là où d'autres réalisateurs se seraient contentés de laisser tourner la caméra, le novice Patrick Huard propose une mise en scène originale, bourrée d'idées et de plans coquasses (scène de sexe dans le bureau de Mathieu vue de l'extérieur, la parodie de « Singing in the rain ») ou pathétiques (Hélène qui espionne son mari sous la pluie). C'est la différence entre une bonne et une excellente comédie. Ici dialogues - un vrai ressort comique pour une sortie en France - mise en scène et intrigues se répondent parfaitement pour brosser le portrait de ces personnages confrontés à la mort imminente de leur mère et à leurs désirs d'hommes. Seul bémol : le traitement de la gent féminine. Entre la maîtresse hystérique (mais drôle) et les épouses frigides, les femmes ne s'avèrent pas très sympathiques. Un choix qui peut se justifier puisqu'elles sont vues à travers les yeux de leurs hommes - ce qui n'est pas non plus bien rassurant. Interprétés par Claude Legault, Guillaume Lemay-Thivierge (touchant en homme-enfant qui a encore besoin de sa maman) et Paul Doucet, ces 3 p'tits cochons font en tout cas passer Le Coeur des hommes pour une comédie bien conformiste. Cru, sincère et bien plus tordant, le petit frère canadien fera un excellent film d'été à se revoir cet hiver en DVD sous la couette...Les 3 p'tits cochonsDe Patrick HuardAvec Claude Legault, Guillaume Lemay-Thivierge, Paul DoucetSortie en salles le 6 août 2008Illus. © TFM Distribution - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire le fil comédie sur le blog cinéma- Lire la critique du Coeur des hommes
Pariscopepar Arno Gaillard. Voilà un film qui ne fait pas de cadeaux à la gente masculine, qui expose ses travers, ses bassesses et ses lâchetés, tout y passe. Le spectateur rit et est attendri par ces trois frères presque irrécupérables. « Les trois p’tits cochons » est sans aucun doute dans un tout autre registre, celui de la comédie « sexuelle », le film québécois le plus inspiré depuis « Les invasions barbares » de Denis Arcand. Laissez-vous tenter par ces invasions fraternelles, mouvementées et qui parfois réservent de belles surprises, toujours grivoises.
Le JDDpar Jean-Luc BertetCe voisinage du sexe et de la mort, débouchant sur un constat épicurien, rappelle la thématique du Déclin de l'empire américain et des Invasions barbares d'un autre Québécois, Denys Arcand. Avec un peu moins de bavardage, et du burlesque en plus. Si cette comédie de boulevard a fait un triomphe chez nos "grands cousins", ses ressorts ne font pas dans la subtilité. On saluera pourtant le travail irréprochable des acteurs, qui jouent ces 3 p'tits cochons avec un talent indéniable.