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Le teen movie est un genre aussi ingrat que la tranche d’âge à laquelle il s’attaque. Face aux avatars américains, le made in France semble de plus complètement à la traîne sur le sujet. La version girl et XVIe arrondissement de LOL empruntait un chemin trop balisé, un peu démago. Son pendant mec et provincial, Les Beaux Gosses, était trop ironique et ramenard pour être honnête. C’est là que déboule Le Nouveau. Le premier film de Rudi Rosenberg explose les carcans de la comédie ado avec des choix qui ressemblent parfois à un suicide. Refus d’un arc narratif calibré, refus du cliché et du portrait rassurant, volonté de prendre constamment à revers les sentiments de son spectateur... Rosenberg cherche le point d’équilibre, la justesse. Et ce qui trouble le plus, c’est le fil sur lequel son film danse gracieusement. Entre chronique légère et sujet grave qui tord le bide, le cinéaste déstructure (des attitudes, des comportements) pour mieux reconstruire et montrer ses héros sens dessus dessous. On est à mi-chemin entre La Boum (le film générationnel fédérateur) et le réalisme libertaire des premiers Doillon, entre la mélancolie de John Hughes et les vannes potaches de Patrick Schulmann. C’est précisément là que Le Nouveau réussit à capter l’essence ado d’une manière soufflante. Le cinéaste est épaulé par un casting dément, des enfants sauvages d’un naturel confondant. Mais cela tient surtout à la manière dont ils sont filmés. Rosenberg ne traite jamais ses personnages comme des "héros", mais il leur donne le degré de cruauté et l’absence d’empathie qui caractérise cet âge. Ici, pas de clin d’œil appuyés, pas de références gogoles ; juste des observations calculées, fines, marrantes qui renvoient au fond à notre propre adolescence, à ce moment où tout se joue, où les mecs et les filles forment une foule sentimentale en ébullition, shootée avec ce qu’il faut d’attention affectueuse, mais sans ménagement. Mine de rien, on vient de découvrir que le teen movie à la française n’était ni une vue de l’esprit ni une entreprise vouée à l’échec.
Toutes les critiques de Le nouveau
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) Le Nouveau s'impose comme l'un des plus enthousiasmants premiers longs métrages de 2015. Etn de loin, le plus drôle. A déguster que l'on soit ado ou qu'on observe cet âge avec un recul nostalgique.
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On adore ce film pertinent, touchant, ébouriffant et ses cas d'école !
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Les adolescents d’aujourd’hui ne se reconnaîtront peut-être pas dans ces fous rires devant un préservatif, tout comme ils ne jouent peut-être plus avec des pâte-à-prout. Pas de problème : les grands nostalgiques, eux, trouveront largement leur compte dans cette madeleine de Proust inattendue.
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Un premier long métrage aussi drôle que sensible.
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Maniant agilement l’humour – même incorrect – sans jamais cesser de viser la justesse, il propose sur des sentiers battus un parcours inédit, drôle et vivifiant, tout en finesse.
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Ça fait du bien parce que Rudi Rosenberg, dont c'est le premier long-métrage, y va franco, sans chichis ni discours, se foutant royalement du politiquement correct - un chien enroulé dans du Scotch, une cuite à 15 ans...- trop heureux de secouer le cocotier
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C'est l'anti-Babysitting. Un film sur les ados qui, enfin, ne les prend pas pour des attardés mentaux.
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C'est toujours bien vu, très tendre, touchants même par endroits. Sans conteste la meilleure surprise de cette fin d'année.
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On sourit davantage que l’on ne s’esclaffe, mais les comédiens, notamment Max Boublil, parfait en oncle dégingandé et immature, distillent leur bonne humeur et suscitent la sympathie.
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En se basant sur ses souvenirs de lycée, le réalisateur et scénariste Rudi Rosenberg signe une chronique adolescente enlevée et tendre, qui se moque du politiquement correct.
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C’est drôle, tendre et fort bien vu.
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Cette chronique adolescente met dans le mille en traitant son sujet avec beaucoup de sensibilité et parfois de drôlerie.
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Avec un peu plus d’insolence et quelques gags décalés, cela aurait presque pu engendrer un ersatz salvateur des Beaux Gosses, qui demeure indétrônable dans nos coeurs.
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Une sorte de LOL taille 13 ans, faisant preuve d’une écriture très peu imaginative (tout semble bâti sur l’idée d’une prévisibilité absolue des mœurs adolescentes) et parfois très maladroite, notamment dans sa façon de traiter la question du harcèlement scolaire (...)
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De facture quelconque, le charme du Nouveau tient à sa petite galerie de personnages et à ses jeunes comédiens, épatants de naturel.
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Gêne, fous rires, vannes trash, tendresse, tout sonne terriblement naturel. Pour le meilleur comme pour le pire.