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Un vendeur de citronnades aux ordres de la Camorra surveille une lolita kidnappée pour avoir offensé un gangster local. Entre le geôlier et son otage débute un jeu d’intimidation et de séduction. En évoquant l’Italie mafieuse sans le moindre flingue, le film prend ses distances avec le traditionnel cinéma criminel d’un Matteo Garrone (Gomorra), dont il se contente d’emprunter le scénariste. Si la violence est hors champ, la sérénité avec laquelle les deux ados remettent leur destin aux mains de la Mafia est presque aussi effrayante
Toutes les critiques de L'intervallo
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L’Intervallo est bien un « film de mafia », mais basé très intelligemment sur un hors-champ qui laisse entendre et sentir les pulsations violentes de la ville ; Leonardo Di Costanzo se tient au plus loin de l’entomologiste surplombant et panoptique qu’est Matteo Garrone dans Gomorra. La Camorra refait son apparition in fine, assujettissant à nouveau ces deux êtres qui ont vécu, le temps d’une journée, une sorte de digression magique et enchanteresse, et n’ayant, durant ce temps, appartenu qu’à eux-mêmes. Mais peut-être ont-ils appris, définitivement, à le faire.
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C'est doux, simple mais jamais artificiel. Bref, une belle réussite!
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Ecrit à la même époque que Gomorra, de Matteo Garrone, alors que les rues des quartiers camorristes de Naples étaient à feu et à sang, L’Intervallo s’en révèle un saisissant contrechamp antispectaculaire. Et s’il décrit au fond les mêmes violents dérèglements, ceux-ci ne prennent ici qu’une résonance plus terrible encore à nous être relatés ainsi, sur un fil infiniment plus ténu, comme insinués aux rouages les plus intimes de ces vies que l’on embrasse et laisse filer, le temps de la parenthèse d’une bluette avortée.
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Un rayon de lumière dans la nuit napolitaine.
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par La rédaction du canard enchaîné
Leonardo Di Costanzo réussit cette jolie fiction tournée en dialecte napolitain avec des ados du cru. Un dialogue de béton brut entre deux inconnus, comme das une pièce de Koltès.
Di Costanzo filme caméra à l’épaule, joue sur les rumeurs de la ville, le souffle et l’imaginaire des personnages (impeccablement interprétés par des non-professionnels), l’ombre et la lumière, pour une fiction sensible et forte qui garde des traces patentes de ses œuvres passées : une série de documentaires.
Huis clos à deux dans un gigantesque espace des possibles. Enfance du jeu et des genres.
Une fiction juste et sensible autour d'une réclusion insolite et initiatique, servie par deux comédiens non professionnels épatants.
Le réalisateur italien laisse ainsi la part belle à l'observation, ce qui amène ce côté décalé, cette touche d'originalité à l'ensemble. Il n'évite cependant pas quelques longueurs, ce qui est dommage pour un film aussi court.
C'est le beau paradoxe du film : plus il se donne comme fermé, plus il s'ouvre. Cet infini dans le fini et l'écart terrible qui permet ou empêche les choix font de cette tragédie authentique et poignante une réponse franche aux fatalismes contemporains.