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C’est François Sagat, ex-superstar du X gay qui continue de s’amuser de son image de demi-dieu à la virilité totale quoiqu’écornée par la solitude. Sorte de G.I. Joe retourné dans son emballage, il fait les cent pas dans un petit appartement comme personne. Sa façon de conjurer la mélancolie tient de l’art, qu’il dessine sur du papier peint, donne la fessée ou laisse son corps bodybuildé soudain passif en regarder d’autres s’étreindre. De l’utopie d’une homosexualité
pour une fois tolérée en banlieue à la culture comme remède à la déprime, Honoré réussit un film partageur, bref et syncopé. On ne dira donc pas à son homme au bain d’aller se rhabiller.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Comme souvent, Christophe Honoré a une bonne idée (ici, retourner comme un gant les clichés sur l'homosexualité et la banlieue). Et comme souvent, il ne la pousse pas au bout. La proposition radicale du début - la mise en scène frontale d'une sexualité entre hommes dans un scénario classique de rupture amoureuse - est affaiblie par l'autre partie du film avec laquelle Honoré semble vouloir la tempérer.
L'idée aurait pu fonctionner si ces images, visiblement tournées en DV par lui-même lors du voyage qu'il fit avec son actrice à New York pour présenter Non, ma fille, tu n'iras pas danser, n'étaient pas si inconsistantes. Alternée avec celle de Sagat à Gennevilliers, la micro-fiction qu'il construit à partir de cette situation ne tient pas. Pire, elle rend vain l'ensemble du film. -
Christophe Honoré s’interroge sur le langage du corps au masculin. Entre expérimentation et improvisation, l’exercice personnel déroute.
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C'est un film très homo, mais très hétérogène. Qui mêle une star du X (François Sagat) et un écrivain américain n'ayant jamais joué (Dennis Cooper). Et puis, la fiction croise le documentaire : les images du voyage à New York ont été tournées à l'occasion de présentations de Non ma fille, tu n'iras pas danser, et Chiara Mastroianni tient son propre rôle. Malgré un matériau aussi divers (et inégal, côté américain), Honoré garde son cap : la dérive des sentiments. A Gennevilliers, Emmanuel, la montagne de muscles au regard d'enfant perdu, se réconforte avec qui veut, et retrouve un élan. A New York, Omar le Narcisse ne vit qu'à travers sa petite caméra, s'enivre de la proximité d'une star (Chiara) et d'un sosie d'Al Pacino jeune. Le plus en danger n'est peut-être pas celui qu'on croit : passé par la fantaisie érotique tous azimuts, le film glisse vers le conte moral aux accents rohmériens. Après la crudité, la cruauté.
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Les tribulations inconsistantes d’un couple homosexuel en instance de séparation. L’un s’exile à New York, où rien ne se passe, l’autre s’exhibe à Gennevilliers, où rien ne se passe non plus. Alors, longuement, la caméra d’Honoré ausculte le corps gonflé de François Sagat, vedette du cinéma X gay, ici confronté à un artiste pervers puis à des éphèbes qui se déculottent pour un rien et font l’amour comme on nettoie un lavabo. Ce lâcher d’images a été bricolé autour d’un micro-scénario et des chutes indigentes d’un journal filmé à New York. Un ennui total où l’on ne s’attend à rien, sinon à être toujours un peu plus placé en voyeur et privé d’intrigue digne de ce nom.