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Chouette, un nouveau Evil Dead ! C’est suffisamment rare pour qu'on le remarque. Alors que la série Scream, revigorée, est bien partie pour nous donner rendez-vous chaque année, on dirait que les Evil Dead doivent, eux, nécessairement arriver sur les écrans à la suite d'un long chemin de croix. Drôle de franchise, oui. Pas vraiment franchisable, en fait ? Le précédent Evil Dead, date d'il y a dix ans, et remakait le film original avec beaucoup de premier degré. Sans lancer une franchise. Trop gore alors que le cinéma d'horreur était épuisé par une décennie de torture porn, peut-être? En tous cas, par rapport à la trilogie de Raimi et au reboot de 2013, Evil Dead Rise, écrit et réalisé par l'irlandais Lee Cronin (son premier long The Only Child -L'Enfant unique était sorti en DTV chez nous il y a deux ans), ne démérite absolument pas. L'idée forte du film est de tenter -une fois passé son prologue un brin obligé- un dépaysement de la série : les forces du mal se déchaînent dans un immeuble déshérité, au fond d'un recoin obscur de Los Angeles. Si Cronin ne parvient pas trop à équilibrer, au fond, son écriture et son image (les personnages secondaires sont des clichés ambulants : le voisin latino, l'ado féministe qui râle parce que son t-shirt de manif est au sale), son désir de nouveauté et son cahier des charges (les clins d'oeil aux films d'avant sont pas ouf, le côté catho-exorcisme non plus) on sent bien que c'est l'amour du gore qui l'anime. On n'est pas volé : Evil Dead Rise, ça rise très violemment, ça grimpe, grimpe, grimpe jusqu'à sa très bonne scène finale qui nous laisse autant épuisés que réjouis. Chouette, non ?