Toutes les critiques de Brooklyn Yiddish

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Comment être soi dans un environnement qui pousse à l’oubli de soi ? C’est l’enjeu de cette première fiction de Joshua Z Weinstein, issu du documentaire. La formation du réalisateur l’a poussé à prendre un non-acteur qui joue son propre rôle, celui d’un épicier veuf vivant à Borough Park, quartier juif ultra-orthodoxe de Brooklyn. Selon les règles de cette communauté, Menashé ne peut avoir la garde de son fils (confié à son oncle et à sa tante) tant qu’il n’a pas repris femme. Il s’y refuse et tente de convaincre les autorités religieuses compétentes de sa capacité à concilier travail, religion et éducation. “Le Talmud dit que l’homme a besoin de trois choses pour s’épanouir : une belle femme, une belle maison, de la belle vaisselle”. Cette phrase prononcée par son rabbin devant Menashé, dépourvu de tout, indique le ton de Brooklyn Yiddish, entre austérité et ironie. La tendresse n’est pas exclue comme en témoigne l’amour inconditionnel que porte Menashé à son fils et qui fournit les scènes les plus touchantes du film.