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Après Shanghai Dreams (2006), Wang Xiaoshuai continue de régler ses comptes avec la Révolution culturelle. Cette fois, il adopte le point de vue très autobiographique d’un enfant de 11 ans qui, à la suite d’un incident apparemment anodin (on lui vole sa chemise neuve), perd son innocence et prend peu à peu ses distances vis-à-vis d’une société marquée par la pauvreté, la violence et l’injustice. Comme ses personnages, le réalisateur utilise toujours l’allusion et le demi-mot pour dénoncer les excès d’un régime particulièrement répressif à l’égard des artistes, des intellectuels et des citadins. Visuellement, il procède par petites touches, recherchant un équivalent cinématographique à l’impressionnisme, auquel il fait ouvertement allusion lorsque son jeune personnage s’arrête pour peindre des paysages. Seul reproche, le cinéaste a parfois du mal à garder une vision d’ensemble sur un tableau qui se veut vaste et complexe.
Toutes les critiques de 11 Fleurs
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un autre regard, passionnant, sur la fin de la révolution culturelle en 1975.
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En plus de l'arrière-plan politique, Wang Xiaoshuai réussit le portrait d'un enfant sensible et joueur que la vie contraint soudain à la gravité. Bref, un très beau film, à ne pas manquer.
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L'intrigue criminelle n'est qu'un prétexte (...). C'est l'enfance (...) qui intéresse le réalisateur. Il excelle à filmer sa fascination et son incompréhension pour le monde des adultes, les jeux cruels des écoliers, l'âge des premiers émois : les comédiens en herbe sont les dignes héritiers des Mistons de François Truffaut.
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Il ne faut pas croire tout ce qu'on s'apprête à raconter sur ce film : il ne s'agit pas de filmer comment on perd la jeunesse mais de montrer comment on l'empêche de naître.
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Renonçons aux discours. C'est comme expérience que le film se définit, et vaut. Existentielle - le mot est grand, l'ambition est simple : la promenade dans l'histoire à hauteur d'enfant, où les mots des adultes prennent un autre sens (...)
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Tour à tour léger et grave, le film révèle en filigrane la violence, politique et sociale, qui menace à distance l’insouciance du héros et de ses camarades.
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Cette confrontation entre les petites histoires du quotidien et l'histoire avec un grand H est remarquable de subtilité. Aucune mièvrerie, aucun raccourci facile dans ce récit vu par le prisme d'un enfant projeté dans l'âge adulte. Un beau film politique.
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Avec la sensibilité de l'autobiographie mêlée à la fadeur de sa retenue, Wang Xiaoshuai enregistre là un chapitre peu connu de l'histoire d'un maoïsme, à peine moins venimeux à l'heure de son agonie.
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Une fois de plus, l'exigence esthétique correspond à une vision politique plutôt subtile mais Wang Xiaoshuai qui espère encore réinventer les figures du néoréalisme, semble avoir perdu de sa fougue et de son inventivité : le sens du décalage, jusque dans le recours au symbolique (...), est plus prévisible, les acteurs moins dirigés et le traitement manque de spontanéité. A l'arrivée, un film respectueux, mais si respectable qu'il en devient insignifiant.
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Le film vaut d'abord pour son cadre mal connu et soigneusement reconstitué (...). Son angle, le roman d'initiation, est en revanche plus convenu (...). "11 fleurs" est peut-être nostalgique mais surtout académique.