Date de sortie 3 juin 2009
Durée 108 mn
Réalisé par Lars von Trier
Avec Willem Dafoe , Charlotte Gainsbourg , Storm Sahlstrøm
Scénariste(s) Lars von Trier
Distributeur Les Films du Losange
Année de production 2009
Pays de production Danemark, Allemagne, France
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

Un couple en deuil se retire à "Eden", un chalet isolé dans la forêt, où ils espèrent guérir leurs coeurs et sauver leur mariage. Mais la nature reprend ses droits et les choses vont de mal en pis...

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Critiques de Antichrist

  1. Première
    par Gael Golhen

    C’est donc ça, le scandale Von Trier. 1h44 qui fonce à coup de boutoir vers les entrailles humaines (et une conclusion un peu conne), un film qui multiplie coups de marteau sur la bite, perçage de tibia et cisaillage de vagin… Le Danois est de retour et Cannes vient de se faire renverser. Reprenons : Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe sont en train de baiser quand leur bébé se lève et passe par la fenêtre. Prologue en Noir et Blanc, sur une musique de Haendel (vous voyez le niveau). S’ensuivent quatre chapitres qui vont crescendo dans l’horreur et le deuil terrifiant de la femme. Terrifiant parce que pour la soigner, Dafoe entraîne Gainsbourg dans leur maison perdue dans la campagne. A peine le temps d’ouvrir la porte et c'est parti pour un festival d’horreur, entre torture méthodique et épouvante fantastique, toujours sur le fil du rasoir et à fond la caisse. Bonne nouvelle, Von Trier a retrouvé son cinéma d’alchimiste baroque, crépusculaire, explosant tout ce qui constitue les conventions du film de genre. Mauvaise nouvelle, son film placé sous le patronage de Bergman et Tarkovsky commence par une heure de psychanalyse de couple avant de sombrer sous l’hémoglobine et la violence façon Eli Roth (l’acharnement glacial) ou Haneke (le voyeurisme et la complicité du spectateur), ces cinéastes naviguant dans des eaux bien balisées pour remuer l'estomac et les méninges. Antichrist pêche donc par ses délires manipulateurs et ses excès lassants. Un critique parlait de film-stimulus, et c’est exactement ça : un truc fait pour choquer, susciter le rejet et l’hystérie (« le pire pour moi ce serait que mon film ne provoque rien » confiait-il en interview). Alors impossible de détester radicalement ça (c’est assez sublime par moment et la scène d’onanisme inoubliable), mais impossible d’adhérer à la bêtise du propos (Strindberg et Bergman pour les nuls). LVT raconte partout qu’il a fait le film pour sortir de dépression. Rassurez-vous, il va mieux : il est revenu foutre la merde.

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