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À travers le regard franc et la voix calme de Pierre Bergé, via des documents d’archives exceptionnels agencés en un montage fluide et intelligent, c’est toute une vie, avec sa part de lumière et ses zones d’ombre, qui défile sous nos yeux. Et c’est passionnant. Que la réussite, si éclatante soit-elle, ne protège de rien, ce n’est pas un scoop. Mais la lucidité de celui qui reste, le portrait qu’il trace de son compagnon (doublé d’un autoportrait, certes pas très humble mais modeste à sa façon) nous rendent cette histoire universelle.
Toutes les critiques de Yves Saint Laurent Pierre Bergé, l'amour fou
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Des jardins Majorelle à Marrakech au château Gabriel en Normandie, L'amour fou déploie les décors idylliques qu'un couple avait rêvés pour son bonheur. Un documentaire sage, à la mise en scène quelque peu statique, mais transpirant d'un amour aussi pur qu'éternel.
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L'Amour fou ne dissimule aucun des côtés de la médaille. Tableau d'une époque révolue où la mode n'était pas « confiée aux commerçants » (Bergé dixit), le documentaire vibre de joie, d'une douleur mortifère et de la tendresse évidente que partage le couple.
Le dernier plan, après la vente aux enchères de leur patrimoine atteignant des prix vertigineux, montre un Pierre Bergé solitaire, mais encore debout. Une façon bouleversante de conclure ce portrait lucide d'un créateur vu par les yeux de celui qui l'a aimé. A la folie. -
Riche d’archives dans lesquelles Yves Saint Laurent apparaît en jeune homme timide dans l’éclat de ses 21 ans, « l’Amour fou » dessine le portrait d’un homme pétri de tourments pour qui la gloire n’a jamais rimé avec bonheur.
Jusqu’aux préparatifs de la fameuse « Vente du siècle », le cinéaste fait œuvre de délicatesse en laissant, par exemple, sa caméra faire chanter les ombres de la maison de Marrakech ou de l’appartement de la rue de Babylone. Quant à la troublante « datcha » de Normandie, elle apparaît comme le refuge poignant d’un désir de s’isoler du monde. La séquence des adieux sur le podium, tandis que Catherine Deneuve chante une chanson de Barbara, n’en est que plus bouleversante. -
Ce documentaire bouleversant retrace cinquante ans de passion amoureuse. Pierre Bergé se livre face caméra, sans langue de bois. Car il s’agit surtout du portrait de celui qui reste et de la façon dont on surmonte la mort de l’être cher.
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L'Amour fou reste un documentaire conventionnel, qui va et vient entre une biographie elliptique de la maison Saint Laurent et de ses deux fondateurs, et la dispersion de la collection. Les images d'archives montrent en passant la vie quotidienne de la jet-set d'il y a bientôt un demi-siècle. Mick et Bianca Jagger ou Andy Warhol apparaissent. Les documents, les témoignages, énoncent seulement la difficulté d'Yves Saint Laurent à vivre dans le monde, devenue au fil des ans une incapacité.
Comme sur des positions préparées à l'avance, le film se replie sur les images de l'intérieur somptueux qui fut celui de Saint Laurent et Bergé dans le faubourg Saint-Germain, sur des plans de leur villa en Normandie, de leur maison à Marrakech. La beauté des objets, l'opulence des demeures accaparent le premier plan, sans que les êtres qui les habitent soient jamais plus que des sphinx. -
Un document historique, artistique et passionné.
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Pierre Thoretton, lui, a choisi de peindre la relation des deux hommes à travers la fabuleuse collection d'oeuvres d'art qu'ils constituèrent, à deux, dès les années 60, et que Pierre Bergé vendit, le 23 février 2009, comme on se déleste de souvenirs mortifères. Drôle d'idée d'avoir pris cette vente comme fil conducteur, puisque ce couple d'esthètes envisageait l'art non pas comme un investissement, mais comme un rempart contre la vulgarité du monde. Quand résonnent les enchères et valsent les millions, on cherche, en vain, le taffetas et la soie, la chair et les chaos du couple...
C'est dire que les amoureux d'Yves et de Pierre risquent d'être déçus. Les autres se passionneront pour ces deux hommes qui ont fait de leur amour un roman proustien.