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En Tanzanie, être albinos peut littéralement vous coûter un bras : des dizaines d’Africains au teint ivoire sont assassinés chaque année et leurs membres amputés revendus au marché noir en raison de leurs supposés pouvoirs magiques. Noaz Deshe dénonce cette pratique barbare dans un sidérant survival vaudou à mi-chemin entre l’univers de Terrence Malick et "Predator", le tout à travers les yeux rêveurs d’"Alias". Traqué, l’adolescent opalin déclare sa flamme dans une décharge publique et défie le soleil du regard. Devant l’absurde réalité (sorcellerie, prostitution sur les tombes), sa rétine peine à se fixer ? C’est un cauchemar éveillé, capté par une caméra tantôt terrienne et tenue à l’épaule, tantôt spectrale, flottant la tête en bas. Comme si les dieux étaient tombés sur la tête.
Toutes les critiques de White Shadow
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Soutenue par une belle partition de James Masson, cette traque laisse à bout de souffle. (...) La prestation de ce gamin, à peine sorti de l'enfance, est absolument remarquable dans ce qu'elle communique d'horreur pure.
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C’est bien la question de la différence qui universalise le film de Noaz Deshe, l’élargit jusqu’à nous. (...) C’est cet élargissement qui rend "White Shadow" réellement dévastateur : on n’avait encore jamais dû, pour s’extirper de sa différence, faire à ce point brûler la rage et la folie.
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Une œuvre touffue, ardue, impressionnante, parfois déconcertante, à la frontière entre cinéma et art contemporain. Visuellement, "White Shadow" est explosé comme la trajectoire de son héros. Et c’est sur ce chaos d’images que naissent des moments de grâce,
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Un film de bruit et de fureur sur la traque à l'albinos en Tanzanie qui traduit, parfois à la limite de l'afféterie, avec des éclairs poétiques, des mouvements de caméra sorciers, des oxymores, comment un enfant ostracisé s'extraie d'un réel insoutenable par l'imaginaire.
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Le réel, l’imaginaire, la magie s’entrechoquent dans un chaos inquiétant, menaçant à chaque instant de basculer dans l’horreur, qui finit par advenir. Cela n’empêche pas le film de se dénouer, comme un écho au bel élan qui l’a porté, dans une forme de générosité, sur une promesse humaniste de lendemains meilleurs.
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Superbement servi par la musique anxiogène de James Masson, également co-scénariste, le "survival" utilise une photographie très contrastée, entre lumières et ténèbres, pour peindre ce portrait désespérant d’une discrimination de couleurs.
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Plus qu’un manifeste, un film de fantôme, une ethnographie, un survival cracra ou un bidule expérimental : il est tout cela à la fois.
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Une belle oeuvre réalisée par Noaz Deshe, qui est aussi le scénariste, le producteur, le directeur de la photographie, le monteur et le compositeur de la musique de "White Shadow".
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Pour traiter ce sujet brûlant, Noaz Deshe opte pour une esthétique stylisée, souvent déroutante, parfois irritante (...) Les scènes de groupe sont remarquables. Et la traque finale de ces enfants "à peau de porc" est un sommet. Et un crève-coeur.