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Quelques mois après le frappant Les Oubliés, Mikkel Boe Folsgaard revient dans un autre film de guerre danois. Vous pensiez avoir tout vu sur les conflits modernes, le stress post-traumatique et la reconstruction des soldats revenus du front ? La réalisatrice suédoise Lisa Ohlin parvient pourtant à trouver un angle original pour aborder ce sujet douloureux. Partant d’une expérience personnelle, elle a découvert que des danseurs du Danish Royal Ballet participaient à des séances de rééducations de soldats gravement traumatisés, en leur transmettant leurs connaissances sur la maîtrise du corps et de l’esprit.
Elle a décidé d’en tirer un film en montrant comment une danseuse classique elle-même brisée par un deuil va permettre à un jeune homme revenu d’Afghanistan de se reconstruire, aussi bien physiquement que mentalement.
Le résultat est forcément très sombre, mais cette bonne idée permet à la réalisatrice de faire s’affronter deux personnalités que tout semble opposer : la grâce de la danse vs. la violence de la guerre, la maîtrise soi vs. le découragement… Elle prend son temps, et peu à peu, les deux univers se lient, et donnent les plus belles scènes du film : les entraînements en vue d’un futur ballet se mêlent à la rééducation du héros de façon poétique.
On s’identifie alors à ces deux êtres cassés, qui vont se reconstruire ensemble et dépasser le manque (lui de ses jambes, elle de sa grand-mère). Il faut dire que le jeu des deux comédiens est parfait. Mikkel Boe Folsgaard avait déjà fait ses preuves dans Royal Affair et Les Oubliés, mais c’est le premier film de Cécilie Lassen, danseuse professionnelle qui s’avère bluffante de force et de naturel.