-
Après Wadjda (d’Haifaa Al Mansour), Wajma. Après l’Arabie saoudite, l’Afghanistan. Il y avait tout à redouter de ce nouveau film sur la condition de la femme au Moyen-Orient tant il semblait, sur le papier, s’inscrire dans un « courant » protestataire dont l’Occident se fait régulièrement le relais. Didactique, la première partie de l’histoire l’est de façon alarmante : les dialogues explicites s’enchaînent, les scènes d’amour furtives manquent d’intensité. Le point de bascule s’opère quand l’héroïne se retrouve livrée à elle-même et, surtout, quand elle doit faire face à son père, brute épaisse pour qui la grossesse de Wajma est un crime envers son nom et envers la société. Le film à charge se transforme alors quasiment en film de torture, avec séquestration et sévices en chaîne, dérangeant par son hyperréalisme mais provoquant enfin l’empathie. Le réalisateur a par ailleurs suffisamment de discernement pour ne pas condamner le père, produit d’un contexte sclérosant.
Toutes les critiques de Wajma, une fiancée afghane
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
une passion espiègle pendant la première moitié du film entre wajma, la jeune étudiante, et Mustafa. Mais la passion va engendrer l’irréparable quand wajma tombe enceinte et que Mustafa ne la demande pas en mariage. A partir de cet instant, le film bascule et, après nous avoir montré Kaboul plutôt civilisé et loin des clichés habituels, on retombe au Moyen Age. Là-bas, une fille qui salit l’honneur de la famille est plus maltraitée qu’un animal et cela entraîne un déchaînement de violence physique et sociale.
-
En dénonçant la violence faite aux femmes, le réalisateur signe un long métrage au réalisme saisissant, impeccablement écrit et mené, dérangeant à l’extrême quand le père « déshonoré » veut tuer sa propre fille. Mais avec intelligence, Barmak Akram sait racheter ses personnages piégés par une éducation archaïque. Les acteurs sont formidables dans ce film tendu, fauché, plein de sens et riche en émotion.
-
Second long-métrage de Barmak Akram (après L’Enfant de Kaboul en 2008), Wajma, an Afghan Love Story, offre un portrait inattendu de l’Afghanistan contemporain. En racontant d’abord une jolie histoire d’amour puis le drame qu’elle génère, le film interroge la position problématique de ceux qui, dans ce pays, ont un pied dans la modernité. Bien construit, élégamment mis en scène, servi par des comédiens qui interprètent très justement des personnages forts, c’est subtilement et avec une belle limpidité que le film rend sensible une situation complexe.
-
Un film poignant et courageux réalisé par Barmak Akram.
-
Les comédiens, assez formidables, jouent leur partition avec nuances et tant pis si une scène plus didactique (un procureur en plein cours de droit) vient alourdir ce film simple et sensible, prix du scénario au dernier Festival de Sundance, sur les contradictions d’une société que sa jeunesse veut bousculer.
-
Barmak Akram met formidablement en scène, dans une société totalement rétrograde, un violent bal de faux-semblants entre un père, sa fille et son amoureux.
-
Un peu court rayon psychologie des personnages, mais élégamment efficace.
-
Tout y est juste, bien que dramatiquement cela reste succinct. Un petit peu rapide donc, mais réaliste, révélateur du climat et du poids de la chape de plomb morale qui pèse sur la société afghane.
-
Wajma, plaidoyer contre les violences faites aux femmes, se déroule en deux temps. C'est, d'abord, une histoire d'amour clandestine entre une future étudiante et un serveur, à Kaboul (...) La seconde partie débute par une révélation, qui fait l'effet d'une bombe : Wajma est enceinte. Le film se mue alors en drame familial et se joue dans un appartement, dont l'architecture reflète bien la distance entre les êtres.