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Ce premier long métrage à être réalisé par une Saoudienne est surtout un grand fi lm tout court sur l’enfance, le goût de la liberté et la force de la volonté. Avec des petits riens du quotidien et un regard toujours bienveillant sur chacun des personnages (la directrice psychorigide de l’école, la mère sous pression, le père tiraillé entre son amour (réel) et les codes et les pratiques de sa religion), la réalisatrice tresse les fils multiples d’une chronique généreuse et juste qui livre d’inestimables clés pour comprendre l’Arabie Saoudite, monarchie islamique plutôt rigide. Enfin, l’énergie extraordinaire de Wadjda, incarnée par la volcanique Waad Mohammed, est celle des grands héros adolescents cinégéniques. C'est un Antoine Doinel au féminin qui, de ses yeux butés, observe la société saoudienne du XXIe siècle. Et réclame haut et fort d'y avoir sa place.
Toutes les critiques de Wadjda
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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À travers les aventures de son impertinente héroïne, incarnée par l'étonnante Waad Mohammed, la cinéaste livre un film passionnant et émouvant. Qui est aussi un document sur un pays où le droit des femmes est l'un des plus restrictifs au monde, mais dont la rigidité se fissure doucement. Wadjda rayonne telle une pépite qui vaut bien plus qu'un puits de pétrole.
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Ce film de la réalisatrice Haïfaa Al Mansour décrit parfaitement la condition des femmes dans ce pays où l’Islam impose rigoureusement sa loi au « deuxième sexe » et où l’on incite les adolescentes, entre autres, à parler bas pour ne pas déranger les hommes. Mais dans ce royaume si dur pour celles qui se voilent, il y a tout de même des fées et Wadjda aura son vélo. Un film courageux entièrement tourné dans un pays où les salles de cinéma n’existent pas.
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Ce premier film, réalisé par une femme, Haifaa Al Mansour, est une petite merveille d'intelligence.
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Un miracle vient de se produire, la naissance du premier film battant le pavillon d'Arabie saoudite. Un film de femme qui est aussi un chef-d'oeuvre. Impérativement à voir.
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La réussite du film tient à plusieurs facteurs. La justesse des interprètes (...) La justesse du ton. (...) Les sympathies du spectateur; au moins occidental, ne sont guère en doute, mais la cinéaste lui laisse le soin de tirer ses propres conclusions.
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Pas la peine d'être un génie pour comprendre la métaphore politique du scénario que Haifa Al Mansour met en place et qu'elle tient jusqu'à la dernière image. Au-delà de cet engagement quasi militant, le film est surtout esthétiquement et dramatiquement irréprochable. Tout y est construit, jusque dans le suspense des dernières séquences. Les interdits et les aspirations d'une jeunesse qui oscille, selon les cas, entre respect et affrontement, sont montrés sans fard, sans crainte et avec beaucoup de talent.
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Un excellent film, de ceux dont on sort avec l’impression qu’on nous a ouvert une fenêtre sur le monde.
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Mais le plus important, c’est que Wadjda est un excellent film. Pour l’Arabie Saoudite, mais plus encore pour la cause féminine et pour le cinéma, ce coup d’essai est un coup de maître.
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La cinéaste Haifaa Al Mansour signe le premier long métrage intégralement réalisé en Arabie saoudite et fait intelligemment avancer la cause des femmes au sein du royaume wahhabite.
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par Pierre Vavasseur
« Wadjda » est un film simple, clair, délicat, toujours juste et finement percutant. En choisissant sa mutine petite héroïne au museau en trompette, la réalisatrice a eu du nez.
Avec "Wadjda", film aussi audacieux sur le fond que sur la forme, Haifaa Al Mansour s’impose d’emblée comme une cinéaste qui compte.
À travers l’histoire d’une fillette qui désire s’acheter un vélo, Haifaa Al Mansour aborde le thème difficile de la situation des femmes en Arabie Saoudite. Un premier long métrage talentueux et courageux, tourné à Ryad, et servi par une jeune actrice pétillante.
Combat d'une petite fille contre le fondamentalisme religieux en Arabie Saoudite, ce premier film est admirable de maitrise et de courage.
Haïfaa al-Mansour dénonce les injustices faites aux femmes dans son pays avec humour et pugnacité.
Un film féministe par excellence et subtilement subversif qui célèbre aussi la jeunesse, l'audace et l'indépendance féminines. On pourra juste regretter la fin du film, qui ressemble à un conte de fées idéaliste, loin de la réalité qui doit être tout autre. Pour l'instant.
Auréolé d’une belle réputation festivalière, Wadjda affiche fièrement sa double singularité : premier film entièrement tourné en Arabie Saoudite, il a été réalisé par une femme, défiant tous les tabous. Sous la fable enfantine, Haifaa al-Mansour remet en cause le conservatisme de son pays et porte haut et fort une soif de liberté et d’émancipation. Si le message inspire le respect et la sympathie, la mise en scène et le scénario restent bien sages. Mais ce joli conte ne manque pas de charme et pourrait toucher le jeune public.
Et, si l'existence même du film, sa réussite et le plaisir qu'il procure sont un sujet d'optimisme, Haifaa Al-Mansour mène son récit jusqu'au bout. Sa conclusion rappelle que l'optimisme est pour l'instant réservé aux observateurs, interdit aux femmes ou aux petites filles qui n'ont pas d'autre perspective que de passer le reste de leur existence dans ce royaume qui produit quelque 10 millions de barils de pétrole par jour et un film par siècle.
Dans la banlieue de Ryad, une jeune fille très dégourdie met tout en œuvre pour réaliser son rêve : avoir un vélo, même si, dans son pays, la bicyclette, c'est réservé aux hommes. Une fable réaliste qui encourage avec un aplomb tranquille, et non dénué d'humour, l'émancipation de la femme.
Wadjda est le premier film saoudien, fait par une femme sur les femmes. Un récit d’initiation délicat sur une petite fille qui, à travers la convoitise d’un vélo, découvrira le monde auquel elle est prédestinée.
"Wadjda" échappe-t-il à son statut imposant de premier film saoudien, écrit et tourné par une femme ? Haifaa Al-Mansour, répond sans inhibition par la simplicité d'un récit initiatique dont l'ancrage néoréaliste l'inscrit au coeur de la coercition endurée par les femmes.
A travers cette désillusion enfantine, le film décrit la place que tient la femme dans une société conservatrice. Le tout est porté par une petite fille rebelle pleine de vie et d’envies, dans une sorte d’Effrontée à la saoudienne où la poésie tente joliment de prendre le pas sur le fanatisme.
Wadjda dilue hélas ses bonne intentions dans un discours simpliste sur l'émancipation.