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Vinyan est un film trip, hallucinogène, qui suit le voyage au cœur des ténèbres d’un couple au bord de l’implosion. Dès le premier plan, hypnotique, Du Welz renoue avec une certaine forme de fantastique poétique, avec un cinéma sensoriel qui plonge le spectateur dans une torpeur morbide et romantique... L’idée du cinéaste, c’est de pénétrer la lente déchéance d’un couple qui ne peut (veut) pas faire son deuil. Son génie, c’est de suivre les deux points de vue, de ne pas choisir entre la progressive démence de Béart et l’amour sans limite de Sewell, qui suit sa femme jusqu’à la fin. Sous les oripeaux du genre (un peu d’horreur, un peu de gore, un peu de fantastique), Vinyan est un grand mélo, un film d’amour malade qui ausculte la souffrance d’un couple préférant se perdre dans l’illusion plutôt que d’admettre l’irréparable. D’une maîtrise formelle hallucinante (quelque part entre l’énergie folle des premiers Wong Kar-Wai et la beauté classique des Kalatozov), portée par une actrice qui se met en danger dans chaque plan (Béart, époustouflante comme rarement), cette claque confirme le talent radical de Du Welz.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ici, tout est noir, la pluie, la gadoue... Un climat d'enfer rendu par une image léchée à l'extrême. On étouffe dans cette végétation où les vivants se perdent, guidés par un mince espoir. La quête de l'enfant unique tourne vite au ridicule. En mère courage, Emmanuelle Béart est parfaitement engluée dans son instinct maternel, elle s'enfonce à grandes enjambées dans une névrose lourde de conséquences.