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Avocate célibataire élevant seule ses filles, Victoria voit sa petite vie organisée lui exploser en pleine figure lorsqu’elle est amenée à défendre son meilleur ami, accusé de violences conjugales par sa compagne.
Bombardée chef de file de la jeune scène indépendante française avec La Bataille de Solferino, Justine Triet incarne un cinéma d’auteur à l’aise avec son héritage post-Nouvelle Vague qui explore de nouvelles pistes, comme ici, en mélangeant le portrait truffaldien avec les codes de la romcom américaine. Difficile, par exemple, de ne pas penser à Jean-Pierre Léaud face au personnage de babysitter joué par Vincent Lacoste, type un peu burlesque et inconscient, au timbre particulier et au romantisme naïf. Il amène cet humour désenchanté qui donne sa couleur au film, à la fois d’une folle drôlerie (voir l’audition du chien, considéré comme « témoin » à charge contre Melvil Poupaud, parfait en ami indélicat et inconstant) et d’un pessimisme forcené. Victoria est au final une comédie sur l’émancipation et le désir féminin, aussi bien que sur l’inquiétude générée par le monde moderne (son culte du résultat et de la personnalité), pas toujours très lisible mais d’une efficacité comique et dramatique redoutable. Le potentiel de Justine Triet s’exprime surtout à travers sa direction d’acteurs, dont Virginie Efira est la principale bénéficiaire : naturellement drôle, l’actrice belge joue à la perfection la mélancolie joyeuse et la fragilité rentrée.
Christophe Narbonne
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Dans ces remuantes décompressions, entre déprime et euphorie, soudaine profondeur et fantaisie tous azimuts, Victoria déploie toute sa grâce. Une grâce évidemment inextricable de celle de son interprète royale, Virginie Efira, jusque-là souvent très bonne dans des films moyens, qui est ici regardée et portée comme jamais, enfin éblouissante.
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Victoria est un film absolument fascinant.