-
Délaissant ses habituelles comédies sentimentales, Emmanuel Mouret réalise, avec Une autre vie, un pur mélodrame qui enferme un triangle amoureux dans de douloureux dilemmes. Comme dans les films de Douglas Sirk, les élans du coeur, autant aptes à combler des envies d’évasion qu’à susciter une lourde culpabilité, font naître chez les personnages un questionnement moral. Mais la direction d’acteurs, vidée de toute fantaisie, anesthésie les tentations romanesques du cinéaste et fait apparaître les limites d’une mise en scène désincarnée. Rien ne vibre ni ne palpite dans ces décors sans âme où même la prestation de Virginie Ledoyen, qui interprète l’amante la plus combative du trio, finit étouffée sous la mécanique d’un scénario figé. La bande originale, pâle copie de la partition composée par Bernard Herrmann pour Sueurs froides, ne sert alors qu’à accentuer l’impuissance de protagonistes qui ressemblent à des créatures de papier glacé.
Toutes les critiques de Une autre vie
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Il reste fidèle à ses obsessions : les secrets de l'art d'aimer. (...) porté par ce même génie dans la direction d'acteurs et une pudeur des sentiments bouleversante.
-
Le film reprend avec grâce le style des grands mélodrames américains des années 50, avec ses dilemmes moraux et une bande-son musicale ininterrompue. Emmanuel Mouret montre qu'il sait se renouveler, sans se laisser enfermer dans le système des comédies amoureuses, qui ont fait sa marque de fabrique.
-
Après plusieurs films primesautiers bourrés d’humour, le réalisateur de L’Art d’aimer trouve un ton plus grave pour filmer un trio amoureux plein de sensualité.
-
S'il (Emmanuel Mouret) délaisse son univers, il n'abandonne pas pour autant son style et il greffe à cette sombre histoire de jalousie ses habituels dialogues polis, riches de bégaiements, d'hésitations et de cautèle.
-
Après six longs-métrages dédiés, sur un ton précieux, à la comédie sentimentale, Emmanuel Mouret tente un brusque virage qui fait disparaître la comédie… sans succès.
-
Placé sous les ombres tutélaires de Hitchcock et de Truffaut, "Une autre vie" peine pourtant à remplir son programme. Le scénario patine un peu, les protagonistes que leur prénom type (Aurore, Dolorès, douleur en espagnol) suivent la route attendue. Le machiavélisme de Dolorès ne convainc guère. Basé sur la culpabilité, le film distille, pourtant, un vrai sentiment de cruauté, que Mouret dissimulait jusque-là sous le rire. Mis à nu, il a au moins le mérite de nous sauter à la gueule.
-
Emmanuel Mouret, connu pour ses comédies (Changement d’adresse, Un baiser s’il vous plaît), et qui s’aventure ici avec dans un registre plus dramatique. Une reconversion crédible, comme celle de JoeyStarr, très touchant et totalement inattendu dans ce film assez prenant.
-
Tentative maladroite et corsetée de grand mélo lyrique.
-
Les situations manquent également d’originalité. Beaucoup de séquences sont convenues et maladroitement théâtralisées, (...) Emmanuel Mouret nous propose un mélo. Avec une distribution dominée par un JoeyStarr épatant...
-
Dans ce mélodrame assumé, mais dont le récit sans surprise est bien maîtrisé par Emmanuel Mouret, JoeyStarr est surprenant, touchant et vraiment formidable dans le peau de cet électricien ordinaire.
-
Un projet d' Emmanuel Mouret qui a mûri au fil des années et qui nous montre une nouvelle facette du réalisateur. Une comédie sentimentale qui tend vers le drame romanesque et finit par nous émouvoir.
-
Emmanuel Mouret (L’Art d’aimer) délaisse ici le marivaudage burlesque pour le tragique romanesque. Manque, hélas, à sa nouvelle carte du Tendre, la fièvre que l’histoire réclamait. Mais Jasmine Trinca (Miele) irradie de grâce face à JoeyStarr, étonnant de retenue.
-
« La meilleure façon de séparer les amants, c’est peut être de les mettre ensemble », dit Dolorès dont le film excelle à décrire la machination pour récupérer l’homme de sa vie. « Il en est dans les usages amoureux comme dans les westerns, la loi est si difficile à appliquer », affirme Emmanuel Mouret : on peut trouver dommage que le film se concentre pendant toute sa première moitié aux préliminaires d’un amour courtois.
-
Le film vise le mélodrame, mais il lui manque le dynamisme émotionnel du genre. En revanche, on retrouve quelque chose des analyses vertigineusement subtiles d'un Stefan Zweig, dans ces élans et ces suspens ambigus du sentiment amoureux, et le trouble moral qu'ils génèrent. Ce n'est pas une mauvaise direction.
-
par Emmanuelle Giuliani
S’essayant au drame sentimental, le réalisateur Emmanuel Mouret imagine une histoire simple et touchante, hélas desservie par un couple de comédiens mornes et une réalisation moins agile qu’à l’accoutumée.
Mais la passion entre ses protagonistes manque de fièvre et laisse sans émotion.
A coups de nappage de cordes qui lorgnent vers Delerue et de clichés vitrifiés à base notamment de spaghetti, le film vise manifestement une ampleur minimale de mélo truffaldien.
Une sorte de relecture de tout un pan de la filmographie « truffalienne » mais qui n’arrive jamais à la cheville de son modèle.
Quand Emmanuel Mouret se prend à tort pour François Truffaut, cela donne un scénario bien mince, et des dialogues ridicules.
mmanuel Mouret change de genre avec ce mélo à suspense. Sujet : le dilemme moral des amants face à la femme trahie. Mais rien ne s'incarne vraiment. Tout le monde, sauf Virginie Ledoyen, semble apprêté, et même emprunté avec la gravité des situations.
Tout paraît plombé dans ce mélo qui se voudrait une tornade sentimentale. Du coup, JoeyStarr et Virginie Ledoyen ont le plus grand mal à défendre leurs personnages. Et la bande-son envahissante n’arrange rien.
Réelle surprise que de voir Mouret, cinéaste de l’art courtois, flirter soudain avec la cruauté. Celle-ci advient néanmoins un peu tard pour que l’on soit pleinement convaincu.
Si l'histoire d'amour est attachante et la photographie soignée, le duo JoeyStarr/Jasmine Trinca reste peu crédible et la partition de Virginie Ledoyen manque d'épaisseur.
Sous influence truffaldienne, Une autre vie ressemble à un affreux téléfilm tourné dans les années 70 par un cinéaste des années 40.