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Un homme loue les services d’une femme pour un trip sadomaso dont elle serait la dominatrice et lui la victime consentante. Mais quand le coeur se mêle à la fessée, rien ne se passe comme prévu. Adapté du roman de Régis Jauffret, Sévère, lui-même librement inspiré de l’affaire Stern (célèbre banquier assassiné dans des conditions rocambolesques), le premier essai d’Hélène Fillières derrière la caméra se présente comme un film d’atmosphère, noir à souhait, dont chaque plan est habillé de clair-obscur, où les mouvements de caméra se veulent caressants et où le montage peut se montrer brutal. Pourquoi pas, sauf qu’un tel sujet nécessitait aussi un minimum d’écriture. Là, à part faire la gueule pour (sur)signifier leur mal-être, les acteurs n’ont pas grand-chose à jouer. Ils ont même un certain mérite à tenter de faire exister des personnages caricaturaux (l’odieux banquier triste, la femme vénale mais pas trop, le vieux mari passif) dont on ne comprend ni les actes ni les motivations profondes. C’est la preuve à charge contre un film par ailleurs assez maladroit dans sa description light de jeux sexuels tordus.
Toutes les critiques de Une Histoire d'Amour
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une histoire forte et dérangeante ou Benoît Poelvoorde se montre ambigu à souhait.
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Fillières, en assumant de vrais choix, fait indéniablement du cinéma.
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Ce n'est pas une histoire d'amour qu'Hélène Fillières filme, mais bien un contrat entre deux êtres (...) Un voyage morbide qui se déroule loin du peuple et qui nous dis que certaines histoires finissent mal quand elle s'ébattent uniquement sur des liasses de billets de 500 euros., dans le latex et l'humiliation.
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Une histoire d'amour destructrice, pour un film froid et silencieux, parfois un peu maniéré. Les acteurs sous tensions internes, sont impeccables.
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Hélène Fillières réussit un film sombre (...) Benoît Poelvoorde rend l'arrogance mégalo et cruelle du personnage, face à Laetitia Casta, souverainement érotique en dominatrice asservie.
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Si l’ensemble s’avère finalement assez glaçant, ce film inspiré de faits réels – le meurtre du banquier Edouard Stern – est maîtrisé et propice à nous faire découvrir un duo inédit et savoureux à fouet… heu… à souhait.
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Teintée de mystères et de zones d'ombres, cette histoire d'amour profondément dérangeante et perverse parvient tout de même à nous émouvoir grâce à l'incroyable composition de Benoît Poelvoorde, torturé à souhait.
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Une mise en scène nette et tranchante, et un récit très froid.
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Casta, parfaitement en phase dans sa composition de complice par amour, face à Poelvoorde expérimentant jusqu'à la mort ses obsessions sexuelles.
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Laetitia Casta et Benoît Poelvoorde ne peuvent rien pour donner de la passion et de la chair à ce premier film très maniéré d’Hélène Fillières, installé dans une ambiance glaciale et sophistiquée. Le mystère reste bien épais.
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Un film déroutant (...) Une vision plus intellectuelle que réellement physique d'un amour malade.
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En s’inspirant du roman de Régis Jauffret sur la liaison fatale qui coûta la vie au banquier Édouard Stern, Hélène Fillières (Mafiosa) signe un premier film radical (trop ?) stylisé qui peut dérouter, voire, rebuter mais où Laetitia Casta hypnotise, face à Benoît Poelvoorde amaigri et tragique.
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Hélène Fillières s'intéresse à la passion masochiste et funeste entre le banquier Stern et sa maîtresse : en faisant l'économie d'un minimum de mise en perspective psychologique, elle rate complètement sa cible.
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Parce qu’il est trop occupé à soigner son esthétique du chic sordide, parce qu’il s’empêche de se laisser surprendre par ces corps en les soumettant à ses idées prédéterminées et tenaces, le film manque de chair, de lâcher-prise. Son souci de la rigueur cède alors à un rigorisme qui sied plutôt mal à sa quête du trouble.
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On savait que Poelvoorde était en puissance un très bon acteur, mais trop peu de films lui avaient permis de déployer, jusqu’au trouble et à l’inquiétude, toute sa violence en germe. Filmé peut-être pour la première fois avec désir, étrangement érotisé, il est ce que le film comporte de plus captivant. Le film ne réussit en revanche pas du tout sa symétrique sur Laetitia Casta. D’un bout à l’autre, éplorée et frémissante, l’actrice ne joue que la part de victimisation de son personnage. Manque ce saut mental qui lui permet, malgré tout, contre ce qui semble son désir conscient, de ligoter, frapper puis abattre son partenaire de jeu. Cette duplicité, supposée par le sujet, échappe, et son manque rend le film bancal.
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une chorégraphie criminelle dans un décor glacé pour catalogue de designer.
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Une histoire d’amour entend percer l’énigme de la jouissance des hommes mais au générique de fin, on s’interroge sur la place du plaisir de la cinéaste dans son film. L’a-t-elle même une seconde envisagé comme possible, pour elle et pour les autres ? Ici, on a plutôt le sentiment qu’elle aborde la mise en scène comme une somme de contraintes qu’il faut à toute force surmonter, au prix de beaucoup de tourments, de douleurs que le film ne restitue qu’à l’état de fragments de fictions livides.
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Dans cette approche feutrée d'un rapport amoureux effrayant et mortifère, Hélène Fillières évite aussi la psychologie sommaire pour ne s'attacher qu'à dépeindre avec une certaine compassion les souffrances et les noirceurs d'un couple pris de vertige.
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Les vertiges de l’amour sado-masochiste vus de façon clinique par Hélène Fillières, l’actrice d’Aie que l’on avait connue plus fantaisiste. Une expérience aussi éprouvante qu’éreintante.
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Les agitations de Benoît Poelvoorde et l’impassibilité de Laetitia Casta se révèlent peu convaincantes, égarées dans l’observation clinique et vaine d’une liaison résolument déshumanisée.
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un salmigondis sursignifiant dans ses intentions, faussement sulfureux dans son traitement, impossible dans ses dialogues ("Les chiennes adorent la viande crue"), où même la belle musique atmosphérique d'Etienne Daho paraît hors-sujet.
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Hélène Fillières présente jusqu'à maintenant devant la caméra, réalise avec Une Histoire d'amour son premier long-métrage. Pari risqué pour la réalisatrice en herbe qui choisit de mettre en scène la relation pour le moins particulière et complexe, c'est peu de le dire, de deux âmes errantes incarnées par Laetitia Casta et Benoît Poelvoorde.
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Le film ne tient pas la route : son théâtre endimanché dans les habits du trouble a vite fait de le figer dans un folklore un peu ridicule, balourdement symbolique, emblématisé par les poses un brin embarrassantes d'un Richard Bohringer marmoréen en diable et confit dans ses silences-qui-en-disent-long.
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(...) le premier film d'Hélène Fillières s'avère glacial et peu convaincant.
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Ce jeu pervers entre les deux amants se déroule sur un camaïeu de gris et de noir, dans des décors sans charme.
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Un banquier et sa maîtresse jouent à des jeux dangereux, sadiques, masochistes et aussi très artificiels... Stylisée, la fameuse affaire Edouard Stern n'a rien d'autre à livrer qu'un ballet de pseudo-désirs, dans un univers d'un intimisme névrotique étouffant.
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Ni émotion, ni trouble, ni empathie.
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En ne développant rien de la psychologie des intéressés, en résumant les tenants et les aboutissants de cette relation sado-masochiste à une histoire floue d’armes et d’argent, Hélène Fillières rend un film qui manque singulièrement de liant.
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Hélène Fillières, pour ses débuts comme réalisatrice, semble avoir surtout retenu le mot "riche". (...) On en reste donc à la Casta qui fait la gueule en pantalon chic, à des dialogues de téléfilm érotique de M6 et à une esthétique de pub pour voiture de sport.