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Grâce à de salutaires dialogues trash (extrait : « Tu te coupes toi-même les cheveux et tu te suces la bite ? Mais t’es un vrai couteau suisse ! »), ce qui n’aurait pu être qu’une simple comédie romantique devient le plus souvent une comédie tout court, qui en profite pour détourner au passage deux ou trois scènes obligées du genre. Quant à Drew Barrymore, décidément idéale pour camper les filles d’aujourd’hui qui en ont, et Justin Long, son vrai boyfriend dans la vie, ils mettent du coeur et beaucoup de naturel à l’ouvrage.
Toutes les critiques de Trop loin pour toi
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Bien sentie, bien écrite et bien balancée, cette version moderne du genre se démarque par des dialogues adultes et des situations crédibles... qui n'oublient pas d'être drôles.
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La romcom de l'année est aussi l'une des rares à accorder à la femme l'attention qu'elle mérite. C'est effectivement un reproche récurrent adressé aux Apatow movies que de ne pas savoir, ou vouloir, s'aventurer au-delà des groupes masculins. De temps à autre Leslie Mann ou Aubrey Plaza venaient secouer tout ça, et titiller la domination de leurs partenaires hommes, mais dans l'ensemble, il faut bien reconnaître que ce cinéma n'a pas su renouer avec les beaux personnages féminins de Freaks and geeks, et c'est à juste titre qu'on a pu opposer à Apatow les chicks de Tarantino ou les femmes fortes de James L. Brooks. En seulement un film, le progrès est considérable : les filles font la tournée des bars en se cherchant un mec, et balancent des pussy jokes qui n'ont rien à envier aux blagues lourdes des garçons. Drew Barrymore y est évidemment pour beaucoup : joli personnage (qui devient un peu trop habituel, peut-être) de trentenaire légèrement perdue, gueules de bois et premières rides, mais fantaisie à toute épreuve. On a beau chercher, on n'a pas vu grand-chose de cet ordre ces derniers temps : Trop loin pour toi nous rapproche aujourd'hui d'une parfaite égalité.
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On retrouve dans Trop loin pour toi cette même volonté d’épuiser le sujet par l’étirement au maximum des dialogues (crus) et de blagues (référencées), ce même goût pour un romanesque de poche qui tire de situations a priori banales une certaine forme d’héroïsme, mais un héroïsme terne, conscient de ses propres limites : on s’embrasse ainsi pour la première fois sur la musique de Top Gun, mais on est conscient que ce n’est qu’un jeu.
Légèrement trop vieux pour leurs personnages, comme pour souligner l’impossibilité contemporaine de grandir, Barrymore et Long sont constamment tiraillés entre la médiocrité objective de leur situation (sociale, professionnelle, financière) et leur attirance pour un bigger than life, grande romance et violons alto, que l’époque leur refuse catégoriquement. C’est de cette contradiction que naissent la beauté et la drôlerie, c’est-à-dire avant tout la vérité, de cette comédie sentimentale si peu romantique. -
Effrayés à l'idée de perdre leur emploi ou de rater l'opportunité d'en avoir un, les amoureux tentent une relation longue distance vouée à l'échec. Le ton est d'une savoureuse grossièreté tandis que le casting de seconds rôles est aux petits oignons. Très recommandable.
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On s'identifie aisément à ces deux trentenaires ordinaires et leurs problèmes de couple, d'argent, de travail, de copains casse-pieds et de famille envahissante. Le scénario est plus ironique que sérieux et truffé de scènes d'une drôlerie rafraîchissante.
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Drew Barrymore assure en trentenaire style côte Ouest, tandis que Justin Long, plus mignon que jamais, n'aurait qu'un mot à dire pour nous convaincre de déménager. Par là-dessus, quelques beuveries à la How I met your mother en compagnie de deux moustachus onanistes donnent un côté déluré à la romance. Mais n'est pas Judd Apatow qui veut : les péripéties graveleuses ne déclenchent pas toujours la franche hilarité.
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Rien de bien nouveau sous le soleil de la romance, si ce n'est l'irruption des nouveaux moyens de communication et autres réseaux sociaux.