Toutes les critiques de Trashed

Les critiques de Première

  1. Première
    par Elodie Bardinet

    On a beaucoup entendu parler ces derniers temps d'Avant le déluge, le documentaire écolo produit et narré par Leonardo DiCaprio, qui essaie, grâce à des images choc et une approche globale du problème (rencontrer des hommes politiques, des industriels etc.), d'éveiller les consciences sur les énormes conséquences du réchauffement climatique. Son message est clair : si l'on veut protéger la planète, il faut agir. Et vite. Trashed, présenté à Cannes en 2012, part du même principe, mais s'intéresse à un problème en particulier : les déchets. Personne n'a envie de mettre le nez dans ses poubelles, et encore moins dans celles de ses voisins, et pourtant, la question est elle aussi urgente. Que faire des milliards de tonnes de produits plus ou moins toxiques jetés chaque année ? Ici, c'est un autre acteur oscarisé qui se charge d'être la voix d'alerte : le Britannique Jeremy Irons, qui s'investit également en tant que producteur. Il guide les spectateurs du Liban à San Francisco, en passant par l'Ecosse, l'Indonésie ou la France, de déchetteries en usines de recyclage à la recherche de plusieurs cas concrets. La réalisatrice Candida Brady a choisi de découper son film en quatre parties en fonction des quatre techniques utilisées actuellement pour stoker ou tenter de faire disparaître les déchets : l'enfouissement, l'abandon pur et simple dans la nature, l'incinération et le rejet dans l'océan. Aucune n'est idéale. Au contraire, elles causent de gros problèmes de pollution et de santé. A partir de cette idée simple, souvent filmée de façon scolaire, l'équipe parvient à marquer les esprits. Il faut dire que  même sans chercher à faire de fioritures, elle a en mains un sujet assez révoltant. La visite d'un hôpital rempli de patients lourdement handicapés, victimes de l'utilisation massive d'un dangereux herbicide, est particulièrement dure. Sans compter que la composition musicale de Vangelis (Les Chariots de feuBlade Runner...) est parfaite pour accentuer la sensation d'oppression et d'urgence que la réalisatrice veut à tout prix faire ressentir au public. Brady et Irons ne se contentent pas de dénoncer, ils montrent aussi quelques initiatives proposant des solutions à long-terme pour éviter le gaspillage. Certaines sont personnelles, mais les exemples positifs peuvent aussi venir de membres à part entière de l'industrie. Une manière de rappeler que le gaspillage est l'affaire de chacun et qu'on le veuille ou non, il est grand temps de s'intéresser d'un peu plus près à nos poubelles... Elodie Bardinet