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On ne va pas essayer de vous la faire à l'envers. Vous faire croire que le nouveau Transformers est ce qu'il n'est pas -un film doté d'une structure fine et intelligente, d'une ambition intellectuelle élevée. Ce qu'il n'est pas. Ce qu'il ne veut pas être, en fait. Lui reprocher d'être un film ras-du-front équivaut à reprocher à un cheeseburger de contenir du fromage dedans. Ce serait aussi passer complètement à côté de l'intérêt du film. Transformers : The Last Knight est un puissant geste de cinéma dont l'effet vertigineux est démultiplié par les conditions dans lesquelles vous le verrez. Il convient donc de le voir dans une salle IMAX 3D -il s'agit de son format de tournage- ce qui n'est pas si facile puisque seulement sept salles en France sont équipées correctement. Mais le spectacle sera alors totalement garanti. C'est sur un très grand écran avec un relief immersif que The Last Knight prend tout son sens. Alors oui, le film met en permanence son public à l'épreuve avec ses dialogues et son script qui font des bonds gigantesques dans l'espace-temps du grand n'importe quoi ("je ne vous trahirai plus jamais, mes amis !" s'exclame Optimus Prime à la fin).
Mais le vertige est là. De la bataille médiévale en scène d'ouverture au conflit planétaire de la fin, Passant sans cesse de l'infiniment petit au cosmique, la caméra se trouve au ras du sol puis en orbite le plan suivant. Un dragon de métal tricéphale plane avec grâce dans l'air. Une planète s'apprête à dévorer la Terre. Un vaisseau se dresse au-dessus de Stonehenge. Les robots se découpent au ralenti. C'est dans l'ADN de Transformers que de carburer à l'effet wahou, un effet qui est trop souvent passé au second plan à cause de son aspect exploitative paresseux et trop appuyé -de ce côté-là, bonne nouvelle : le film est beaucoup moins sexiste que tous les précédents. The Last Knight est totalement dans la lignée -destructrice et cyclopéenne- des quatre films précédents. Ce qui intéresse Michael Bay, ce pour quoi on l'a embauché, c'est évidemment la mise en spectacle total de l'arsenal démesuré de ces robots géants (dont la caméra IMAX est le reflet de cinéma). Et l'humain n'est là que pour fournir une échelle à son grand œuvre de destruction massive. Tant pis s'il se fait écraser au passage. Et tant mieux pour le spectateur.