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On se laisse facilement emballer par l’énergie des acteurs, mais on ne peut ignorer que, sans le vernis du sujet de société, le film n’aurait pas eu la même gravité. Si un homme avait été à la tête de la famille, ça n’aurait rien changé au fond de l’histoire, drame domestique consensuel exaltant la normalité.
Toutes les critiques de Tout va bien - The Kids Are All Right
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Tous les parents se retrouveront dans les schémas dessinés par le film, qui a l'immense mérite de souligner la banalité des "familles" homosexuelles, confrontées, comme les autres, à l'âge, à l'infidélité et aux dures vérités sortie de la bouche des enfants !
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Tout va bien ! se fait encore le portrait d'une génération qui doit assumer les déchirures des parents. Et Cholodenko renverse intelligemment les idées reçues : quand le monde des adultes est celui de l'immaturité et des effusions émotionnelles incontrôlées, la sagesse est du côté des ados.
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Son sujet, c'est la bousculade des relations humaines et sentimentales au sein d'une maison apparemment sereine. Et parce que c'est joué au cordeau par, notamment, Annette Bening et Julianne Moore (Madame et Madame), parce que le scénario a été pensé, mûri et écrit pendant trois ans et demi, le résultat est crédible, qui mêle avec brio humour et émotion. On y tord le cou à quelques tabous et autant d'idées reçues. Tout en douceur, de manière totalement décomplexée. En un mot, normalement.
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Deux mamans éprouvées, un papa retrouvé. Combien de possibilités ? La réalisatrice Lisa Cholodenko, servie par deux actrices touchantes et passionnées, tente de répondre à de nouvelles questions de société grâce à une intrigue plutôt fine qui a créé l’événement aux Etats-Unis.
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Vingt ans de vie commune, des réussites sociales inégales, le poids de la routine, la libido en berne, le départ des enfants ou les craintes qu’ils suscitent (Laser serait-il gay ?) : autant de questions auxquelles chacun est confronté. Ce n’est pas la nature homoparentale de cette famille qui intéresse la réalisatrice mais plutôt la banalité de ses problèmes : bio ou pas, hétéro ou pas, la famille est un carcan dont il faut savoir se libérer. C’est drôle, efficace et fort bien joué, mention à Julianne Moore, drôle et touchante.
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Doux amer, son film est presque trop bienveillant. Il veut se soumettre des nœuds (narratifs, psychologiques etc.) tout en les polissant sans cesse. Pas pour rien que son sous-titre français hérite de ce programmatique « Tout va bien » rassurant.
A cause de cette presque trop grande douceur qui ne voudrait toutefois pas perdre en chemin les névroses ou dilemmes existentiels de chacun, The Kids Are All Right peine à trouver le bon équilibre. Surtout, il étouffe en route son objectif de traiter des enfants (du titre), pour se focaliser sur les adultes. Plutôt ennuyeux car alors Cholodenko n'a plus grand-chose à proposer sinon un énième drame bourgeois, avec son adultère au milieu, ses disputes, et la remise en cause de la famille. Ce qui finalement révèle son vrai sujet (la famille), traité sous l'angle conformiste et traditionnel du couple fidèle. Que le film assume ce parti pris de placer la famille monoparentale sous un modèle empirique n'étant, au fond, qu'un moyen pour prétendre à son universalité. Ce qui n'est pas problématique d'un point de vue idéologique, mais l'est dans la manière adoptée par Cholodenko. A tirer sans approfondir ce qui justifie cette universalité vers une image banalisée (par trop de prudence, de facilité en bottant sans cesse en touche lorsqu'une scène menace d'aller vers des zones troubles), la cinéaste finit par se fondre dans le portrait d'une classe stéréotypée et un peu bobo qui lui sert de milieu. On aurait préféré trouver un autre terme que celui-ci, très galvaudé, mais le film en fait tellement son générique qu'il est difficile de l'éviter. Dommage que Cholodenko n'ait pas pris plus le temps de s'attarder sur les choses plutôt qu'opter pour une forme de bilan un peu rapide confinant presque aux clichés. -
Lisa Cholodenko a voulu signer une satire de mœurs dans laquelle un personnage d'intrus vient faire "bouger les choses". Elle veut démontrer qu'une famille atypique (celle que forment deux lesbiennes et leurs enfants) possède les mêmes réflexes qu'une famille "normale" : préserver le cocon, garder le clan uni.
Elle boucle en fin de compte un film rassurant, dans lequel les homosexuelles sont dépeintes selon leurs caricatures habituelles (la virile et la préposée au foyer), et n'ont de cesse de se comporter selon les codes les plus conservateurs du mode de vie hétérosexuel. -
On aime bien le naturel avec lequel l'homoparentalité est ici traitée. Rien ne semble tabou, et la sexualité elle-même échappe aux stéréotypes - les mères regardent au lit un film gay pour s'exciter. Malgré quelques discordes, cette famille-ci est un modèle d'équilibre, mais dans chacune des situations, la justesse est de mise. Annette Bening et Julianne Moore composent un couple parfaitement crédible. Quant à Mark Ruffalo, regard à la Peter Falk et voix langoureuse, il pourrait faire craquer n'importe qui.
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Comédie indé prompte à épingler les travers de la bourgeoisie bobo, « Tout va bien » n’évite pas toujours les clichés mais joue sur le fait assez cocasse que les homos se comportent comme des hétéros (l’une travaille, l’autre a mis sa carrière en sommeil pour rester au foyer, toutes deux défendent bec et ongles le cocon familial). Reste le casting : Annette Bening, Mark Ruffalo et Julianne Moore, encore une fois impériale.