Toutes les critiques de Touch Me Not

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Ours d’Or à Berlin, ce singulier premier long métrage roumain entreprend de mêler fiction et documentaire autour des notions d’intimité et de sexualité à travers une série de personn(ag)es mal à l’aise avec les notions de « toucher » et « être touché » – au sens propre comme figuré : une quinqua incapable du moindre contact physique, un homme ayant perdu toute pilosité dans sa jeune adolescence, un handicapé revendiquant son droit à la sexualité. Le ton du film détonne et dérange sans provocation facile par le talent de la réalisatrice à mêler ces témoignages autour de la notion d’empêchement et la crudité des corps exposés sur des fonds le plus souvent d’un blanc immaculé. Mais la fascination que ce Touch me not provoque tend à s’estomper au fil de ses deux longues heures trop riches en digressions, en nécessité impérieuse et pourtant si peu utile de faire se croiser ces différents protagonistes et plus encore par les interventions régulières de la cinéaste dans son propre rôle. Celle- ci piétine hélas un peu trop souvent le fil ténu sur lequel son film évolue.