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Certes, on est souvent conquis par les envolées fameuses de cet être cultivé et intelligent, par ses citations érudites, son art de la formule et son amour pour le cinéma et les grands réalisateurs. Et il a porté tant de casquettes (directeur général de la Gaumont, président de la cinémathèque de Toulouse, chroniqueur au Figaro, fondateur du festival de Marrakech...) qu’une rétrospective de sa carrière, achevée prématurément en 2003, à 61 ans, n’est pas inutile. Mais ce portrait sans bémol reste un objet hybride : trop long pour le petit écran et, à cause de la piètre qualité visuelle des archives, encore aggravée par le report HD, trop médiocre pour le grand.
Toutes les critiques de Toscan
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La grande qualité de ce portrait de Daniel Toscan du Plantier est de retracer son parcours uniquement à travers sa propre parole. Pas de voix off plombante qui viendrait nous échelonner les dates charnières, aucune interview de proches ou de lointains qui caresseraient les images de leurs louanges. Du coup, on perçoit mieux la liberté de parole du producteur démesuré qu'il était, sa faculté d'improviser et de capter sans relâche l'attention.
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Isabelle Partiot-Pieri a le bon goût ici de le laisser parler, via un fil ininterrompu d'archives subtilement associées. On (re)découvre une éloquence, une élégance, une culture rares et ce panache aristocratique, aussi désuet que fascinant. Il y a aussi des images. Une en particulier. On y voit Toscan, en noir et blanc, pousser la grille d'un cimetière. Il paraît flotter dans l'air. Par un effet, aussi simple que saisissant, la réalisatrice décide de passer la séquence à l'envers. La magie du cinéma saute alors aux yeux et au coeur.
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Toscan rend hommage à un homme souriant, modeste, à la répartie vive et qui a toujours envisagé le cinéma comme un lieu de plaisir, "de liberté et d'échange". "Bouleversifiant" sur le fond donc, raté sur la forme.
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Disparu il y a sept ans, Daniel Toscan du Plantier fait l’objet d’un documentaire passionnant, minutieux montage d’archives à travers lequel perce toute l’intelligence, l’humour et l’humanité de cette figure incontournable de la profession. Plus qu’un hommage nostalgique, de véritables retrouvailles avec un des grands du cinéma.
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Daniel Toscan du Plantier, producteur de cinéma, est le héros de ce documentaire qui lui rend hommage sept ans après sa mort. Un beau portrait en noir et blanc, composé d’extraits de dizaines d’interviews qui témoignent de la passion de Toscan pour le septième art. Le parcours privé de l’homme est aussi étudié.
On le voit auprès de celles qui ont partagé sa vie dont Sophie, son épouse, assassinée en décembre 1996. -
Tantôt c'est le producteur qui revient sur la campagne menée pour remettre les grands anciens du cinéma - Satiajit Ray, Akira Kurosawa, Joseph Losey - sur le devant de la scène mondiale, tantôt c'est le président d'Unifrance - l'organisme voué à la promotion internationale des films français - qui expose la spécificité du cinéma national. On prend alors conscience du sérieux avec lequel cet homme qui aimait à se donner des allures de dilettante prenait ses tâches.
Il arrive aussi, plus rarement, que l'on devine les angoisses, les faiblesses, comme cet aveu au sujet du Festival de Cannes, enfer de luxe au bail renouvelé chaque année.
Reste que Daniel Toscan du Plantier était trop soucieux des apparences - par vanité peut-être, par nécessité professionnelle sûrement - pour que ces apparitions télévisées suffisent à prendre la mesure de sa personnalité et de son travail. Sa biographie reste à écrire et ce film sera pour ses auteurs un matériau précieux.
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Ce collaborateur proche de Rossellini, de Bresson, de Bergman, d'Antonioni, entre autres cinéastes majeurs, était un homme de verbe et de verve. Isabelle Partiot-Pieri, qui a beaucoup travaillé à ses côtés, lui rend hommage en juxtaposant des fragments de sa parole, issus de nombreuses émissions de télé. Toscan parle, et rien d'autre : l'idée est séduisante, le résultat aussi, quoiqu'un peu émietté. Les théories, anecdotes, piques, paradoxes, aphorismes défilent. Fellini, dont Toscan a produit quatre films ? « Il a toujours piétiné son producteur, quel qu'il soit. Seul le film comptait. De l'extérieur, on ne pouvait que lui donner raison... » Isabelle Huppert, dont il a été le compagnon ? : « Contrairement à l'idée reçue, elle m'a davantage formé que je ne l'ai formée, moi. » Les effets spéciaux au cinéma ? « Avant Spielberg, il y a eu Méliès. »
Dans toutes ces archives, l'euphorie de Daniel Toscan du Plantier parlant de son travail est palpable, permanente comme une signature. « L'image de cinéma est une recherche de la vérité », affirmait-il. Mais, de cette quête, au lieu d'une montagne, il se faisait une joie.
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La rétrospective d’un tel parcours arrive à la faveur d’une initiative d’Isabelle Partiot-Pieri. Toscan se raconte lui-même, sur le mode du simple collage de multiples interviews et apparitions publiques empruntées à la télévision. De fait, les images ne sont pas grandioses, les extraits des films sont vite vus. On pourrait le lui reprocher. En fin de compte, on voudrait la remercier de nous avoir confectionné cette compilation hommage à la personnalité humaniste et au verbe toujours haut qu’était Toscan.