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Un mystérieux officier britannique débarque dans un camp bédouin en pleine nuit. Il n’a pas les yeux aussi azuréens que Peter O’Toole dans Lawrence d’Arabie, mais il est tout de même difficile de ne pas songer au classique de David Lean. L’action se situe dans le désert de la Péninsule arabique, durant la Première Guerre mondiale. On n’en sait guère plus, le contexte historique et ses ressorts géopolitiques (c’est l’époque tumultueuse de la Grande Révolte arabe et de la chute de l’Empire ottoman) ne sont jamais clairement explicités, et c’est justement l’une des bonnes intuitions du premier essai de Naji Abu Nowar : ces éléments nous parviennent par bribes, en fonction de ce qu’en perçoit le jeune héros du film, Theeb. Élevé loin du monde dans une mer de sable et de canyons asséchés, le nomade de 10 ans n’a qu’une connexion parcellaire aux événements. Qu’est-ce qu’un Anglais ? Un chemin de fer ? Son rapport viscéral au réel fait rapidement basculer le récit initiatique du côté du survival et la quête du père vers le mythe oedipien. Menée par son grand frère Hussein, l’expédition vers un puits reculé vire au cauchemar. La zone fourmille de brigands et autres révolutionnaires armés jusqu’aux dents. Gunfight étouffant, grands espaces majestueux et territoires à conquérir : si les montures des desperados n’étaient pas des chameaux, on se croirait en plein western américain. La tension dramatique est constante, efficacement distillée par une mise en scène très classique, certes, mais limpide. Eric Vernay
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