Toutes les critiques de The Summer with Carmen

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    C’est l’été à Athènes et deux amis homosexuels, Démos et Nikitas, ont décidé le consacrer à l’écriture d’un scénario censé obéir à la requête du producteur français pour le financer : qu’il soit drôle, sexy, grec et à petit budget ! Voilà le départ de cette comédie méta à plusieurs strates. Un film sur un film en train de s’écrire en s’inspirant… d’un film qui n’a pas vu le jour, celui que Démos et Nikitas avaient tenté en vain de développer deux ans plus tôt. Un film construit donc sur des flashbacks revenant sur les événements de cet été- là, celui où Démos avait toutes les peines du monde à se remettre de sa rupture avec son petit ami Panos, dont il avait recueilli la petite chienne (la Carmen du titre) promise sinon au chenil, source douloureuse de réminiscence du bonheur commun du passé désormais envolé. The Summer with Carmen joue tout à la fois avec les règles d’écriture scénaristique (qui structurent l’avancée et la construction de son récit, jusqu’à un savoureux épilogue) et une imagerie gay au sexy assumé. Ici la chair n’est jamais triste, les corps exultent de manière totalement naturelle sans que ce soit un sujet ou un geste de provocation. Une comédie de mœurs gay aussi fantaisiste qu’ensoleillée qui possède aussi l’originalité de développer une vraie histoire d’amitié entre deux homosexuels, en lieu et place des plans cœur ou plans cul habituellement mis en avant. Remarquablement interprété, ce premier long métrage réussit à faire entendre sa petite musique originale dans l’univers du cinéma queer.