Toutes les critiques de The Proposition

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Inévitablement, The Proposition rappelle la violence élégiaque de Sam Peckinpah et des meilleurs westerns réalistes. Mais Hillcoat
    a l’intelligence de ne pas en être l’esclave et de composer une imagerie originale qui joue du contraste entre la fragilité des hommes (crasseux, les dents pourries et couverts de mouches) et la sérénité grandiose des paysages dont seul semble se délecter le fauve sanguinaire incarné, avec une humanité paradoxale, par Danny Huston.

Les critiques de la Presse

  1. Brazil
    par Jean-Sébastien Thirion

    On se laisse littéralement emporter par la beauté de ce western lent, violent, sombre, aux antipodes du système hollywoodien. (...) Elu coup de coeur 2009 des films tournés en 2005.

  2. Positif
    par Pierre Eisenreich

    Sa mise en scène pourrait être définie comme une correspondance des imaginaires, dont la globalité demeure exceptionnelle. Juxtaposer ainsi la contemplation du cosmos avec celle de l'humain inspiré par ses relations conjugales ou traumatisé par la répression sociale montre que John Hillcoat a une très haute idée de l'art cinématographique, et plus encore du western, genre qu'il transpose dans l'outback australien.

  3. 20 Minutes
    par Caroline Vié

    Il y avait longtemps qu'un western n'avait pas charrié autant d'émotions à fleur de peau. Cette oeuvre de chair, de sueur et de sang retrouve la beauté plastique et l'intensité d'Impitoyable de Clint Eastwood, confirmant qu'un nouveau grand réalisateur vient de voir le jour.

  4. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Doté d’une mise en scène magnifique qui rend palpables le vent, les mouches et la chaleur, ce néo western, que ne renierait pas Sam Peckinpah, rejoint le genre qu’il a si bien illustré : le western crépusculaire. Les personnages complexes, la beauté des paysages, la musique envoûtante, de fulgurantes violences alternant avec des pauses lyriques font de cette démythification de l’histoire australienne, un film très beau, riche et singulier.

  5. Fluctuat
    par Eric Vernay

    Dans cette fournaise assaillie par les mouches, les hommes cherchent à sauver une part de leur humanité. C'est justement dans ces scènes d'apaisement que réside toute la beauté mélancolique du film : la femme du shérif (Emily Watson) se raccrochant à ses rites british (belles tasses en porcelaine, sapin de Noël), un bandit chantant des litanies ancestrales ou récitant des poèmes de George Borrow face au couchant, un cavalier s'imbibant de bourbon en plein bush... Aride et brut de décoffrage, ce western nerveux saisit à l'os l'agonie d'un monde d'« avant la civilisation » : une sorte d'état de nature ou chacun défend sa propre parcelle de morale. Sauvage.

  6. Les Inrocks
    par Vincent Ostria

    (...) un western halluciné, cramé par la lumière – voir la séquence où le bandit fixe, hypnotisé, le coucher du soleil avec son frère –, bouffé par la poussière, le désert, les rochers. Une intéressante mixture gore/écolo/new-age. Donc, malgré ses scories, The Proposition dégage une sorte de beauté crépusculaire, malade, qui manquait à La Route. Hillcoat aurait dû rester en Australie.

  7. 20 Minutes
    par Caroline Vié

    Ce scénario tout simple réunit des pointures aux gueules ravagées. Des hors-la-loi Guy Pearce et Danny Huston au redresseur de torts Ray Winstone, tous suintent la saleté et méprisent également les Aborigènes, massacrés sans aucune pitié. On pense davantage au Sam Peckinpah de La Horde sauvage qu'à John Ford ou à Howard Hawks devant ce déferlement de violence au coeur d'une nature paisiblement belle, comme indifférente face à la folie des hommes. Il est difficile de ressortir indemne de ce film brutal et inédit qui témoignait déjà, en 2005, du talent de l'Australien John Hillcoat, le futur réalisateur de La Route.

  8. Télérama
    par Samuel Douhaire

    Comédiens et costumiers en font des tonnes dans le côté « affreux, sales et méchants », mais le résultat est impressionnant. Les cow-boys des antipodes avancent - lentement - vers la mort dans un paysage de désolation, au son des mélodies hypnotiques de Nick Cave et de son complice des Bad Seeds Warren Ellis. Avec, sous la lumière aveuglante du désert (belle photo du Français Benoît Delhomme), une vision très noire de l'homme condamné à la barbarie : celle des hors-la-loi ou celle, non moins terrifiante, des colons anglais qui ont « civilisé » l'Australie en exterminant les Aborigènes. On se croirait dans une Murder Ballad de Nick Cave...

  9. StudioCiné Live
    par Thomas Baurez

    Malgré sa mise en scène cherchant la bonne atmosphère et imprimant une esthétique trop chiadée, donc suspecte, le film est traversé par des moments de grâce indéniable.

  10. Le Parisien
    par Marie Sauvion

    Deux semaines après «La Route», le public français découvre enfin cet âpre western réalisé par John Hillcoat en 2005. Sales, suants, puants, écrasés de chaleur et de désespoir, aborigènes opprimés ou blancs déracinés, les anti-héros de «The Proposition» flirtent avec le désespoir et la folie. Tantôt contemplatif, tantôt secoué par des accès convulsifs d'ultra-violence, le film pêche parfois par excès mais, en se gardant bien de choisir son camp, réussit à sortir des sentiers battus.

  11. Le Monde
    par Jean-Luc Douin

    Tout en contrastes, en oppositions entre officiers et bandits, intérieurs victoriens claustrophobes et extérieurs arides, prison et appartement kitsch, le film impose son atmosphère, ses éclairages de fin du jour, ses trognes et ses trahisons. La tension dramatique y est attisée par des plans qui reflètent la subjectivité d'un personnage. Jours et nuits sont plombés par un malaise. Les images sont hantées par le fantôme de Sam Peckinpah. Par l'univers dantesque de Cormac McCarthy, surtout.