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Malgré le manque d'éclat de Winterbottom, The Killer Inside Me tient finalement debout grâce à la performance de Casey Affleck. Avec sa voix geignarde et ses imperturbables allures de gendre idéal, le comédien donne une vraie dimension au personnage de Lou Ford et à ses névroses. Confirmant là toutes les qualités aperçues dans L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (où, comme l'écrivait Fluctuat, son jeu semble « habité en permanence par deux pensées au même moment tandis que son corps illustre ses contradictions et son décalage avec la réalité »), Casey Affleck prouve qu'il est un des acteurs les plus fascinants de sa génération. Sa prestation écrase tellement celle de ses partenaires qu'elle introduit un déséquilibre volontaire, à la manière d'un démon qui envahit tout l'espace environnant.
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(...) une spirale de violence crue qui, de vaguement incompréhensible, finit par devenir nauséeuse à force de surenchère.
Toutes les critiques de The Killer Inside Me
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ce film fleurant bon la sueur et le sang amuse et répugne, malmène et séduit. S'il n'est pas à mettre devant tous les yeux, il réjouira les amateurs de cinéma noir et sophistiqué à condition qu'ils se laissent prendre par la main pour passer un moment en enfer.
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The Killer Inside Me est splendide film sur la noirceur et la complexité de l'âme humaine. Vous n'oublierez pas de sitôt Lou Ford, un nouveau Coeur Perdu.
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Winterbottom n'a pas fait dans la dentelle : quelques scènes "graphiques" à la limite du supportable retournent les tripes. The Killer Inside Me est brûlant et ravageur.
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Michael Winterbottom n'échappe pas à tous les tics du réalisateur européen tournant son premier film américain, mais il rend justice à la moiteur du roman de Jim Thomson et maintient le spectateur au plus près de la folie du tueur.
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Le réalisateur ne nous épargne rien de cette violence. Sa mise en scène séduit par sa radicalité, mais les choses se gâtent quand on plonge dans le subconscient de ce "brave" shérif. Les explications psychanalytiques à son comportement sont cheap tandis que la pudeur contractuelle de mademoiselle Alba exaspère et réduit à presque néant les intentions de Winterbottom. Mieux vaut regarder ce film bizarre comme une allégorie frappante d'un monde déjà malade, qui enfouissait sous un déni généralisé sa folie et son hypocrisie.
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par Philippe Rouyer
(...) le film cultive l'ambiguïté pour mieux interpeller le spectateur. Venu voir un film noir avec crime, chantage, femmes fatales et tout l'attirail glamour du genre, il se retrouve dans la tête d'un tueur psychopathe.
Le film n'est pas déplaisant pour autant, grâce surtout aux chuintements de Casey Affleck dont, bizarrement on ne se lasse pas.
Cette rencontre avec un tueur, caché dans les vertiges les plus sombres d’un homme, est magistralement filmée par l’un des plus brillants cinéastes du moment, Michael Winterbottom. Il fallait pour habiter, on peut même dire envahir et en même temps posséder ce terrible et sinistre personnage, cet autre Norman Bates, un grand acteur. C’est le cas avec Casey Affleck, frère cadet de Ben, qui, par son talent, donne vie sous nos yeux à Lou, cette bête inhumaine que des fantômes rongent et dévorent lors de ses longues nuits de chasseur. Il faut le dire : « The killer inside me » choquera sans doute, plusieurs séquences d’une rare violence, car filmées comme souvent avec les grands cinéastes, sans effets de manches ni de montage, sont presque insoutenables. Un voyage jusqu’au bout d’une nuit, celle d’un monstre qui parfois nous ressemble.
L'éclectique Winterbottom investit le registre du thriller avec ce film noir "old school", où le charisme inquiétant de Casey Affleck fait merveille.
Winterbottom, cinéaste versatile ("Jude", "Un été italien", "la Stratégie du choc"), rend bien l’effroyable violence du personnage, son esprit torturé. Casey Affleck et Jessica Alba, dans les rôles principaux, sont parfaits. Dans la lignée de "Coup de torchon" et de "Série Noire" (deux adaptations de livres de Thompson), ce film-ci est une réussite : c’est du noir très noir, un noir dantesque.